Assises de Paris : la mère de Clarissa Jean-Philippe entendue devant la cour
La mère de Clarissa Jean-Philippe, la policière municipale martiniquaise, a témoigné lors du procès en appel des attentats de janvier 2015.
Le procès en appel des attentats de janvier 2015 se poursuit devant la cour d'assises spéciales de Paris. Pour rappel, des attaques à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l'Hyper Cacher avaient fait 17 morts, dont Clarissa Jean-Philippe la policière municipale martiniquaise. La Samaritaine de 26 ans intervenait sur un accident de la route quand elle avait été prise pour cible et tuée par le terroriste Amedy Coulibaly. Après un premier procès qui s'était terminé en décembre 2020, deux accusés sur les 14 alors condamnés sont jugés en appel jusqu'à fin octobre.
Un témoignage touchant
Ce mardi (27 septembre 2022), c'est la mère de Clarissa Jean-Philippe qui a été entendue. A la barre, elle a d'abord évoqué l'absence, toujours aussi douloureuse et le deuil impossible. «Ma fille, c'était comme ma sœur, c'était ma confidente. On faisait tout ensemble. Depuis qu'elle est partie, je suis sans rien». Marie-Louisa Jean-Philippe répond ensuite aux questions de son avocat, Maître Charles Nicolas. Elle parle de Clarissa enfant, «pas difficile, très calme». «Elle ne parlait pas, j'avais même été convoquée une fois à l'école pour ça. J'avais dit à la maîtresse qu'il fallait l'interroger car elle connaissait toutes ses leçons», a-t-elle livré comme anecdote. La mère de famille parle aussi des derniers moments passés avec Clarissa en décembre 2014. «On n'avait jamais fêté Noël, raconte Marie-Louisa, Clarissa avait invité tout le monde, décoré la maison, je devais juste m'occuper du repas». «On a chanté, on a dansé. Ça me faisait du bien de voir ma fille comme ça».
A la sortie de la salle d'audience, Marie-Louisa Jean-Philippe a expliqué pourquoi elle tenait à être là, malgré son état de santé fragile.
Marie-Louisa Jean-Philippe, mère de Clarissa Jean-Phillipe :
Coulibaly il a tué ma fille, mais pour moi, c'est les gens qui ont donné les armes qui sont aussi coupables que lui. Lui, il est mort on va mettre tout sur son dos, mais pour moi, c'est les hommes qu'ils ont fait passer le 4 janvier. Ils les ont vu passer avec deux gros sacs. Pour moi, ce sont les armes qu'on lui a donné pour aller faire ce qu'il devait faire.
«Elle sera toujours là»
Aujourd'hui, c'est à nouveau la vérité qu’elle est venue chercher, soutenue par son frère et sa sœur.