Covid-19 : le racisme anti-noir explose en Chine
Plusieurs associations dénoncent les violences subies par les Africains et personnes noires en Chine actuellement. Les organisations ont décidé d'interpeller l'ambassadeur de Chine en France par le biais d'un courrier. Même si elles savent que leur voix a peu de chances d'être entendues.
Depuis plusieurs semaines, de nombreux témoignages font état de violences envers des étudiants d'origine africaine ou caribéenne en Chine.Depuis la sortie de confinement, les Chinois craignent une deuxième vague de l'épidémie de coronavirus. La population se montre méfiante voire agressive envers les étrangers. Les Africains y sont vus comme des porteurs du covid-19 même si les derniers cas de personnes infectées par le virus recensés en Chine sont principalement des personnes d'origine Chinoise de retour dans le pays,
Les récits d'expulsions arbitraires et les interdictions d'accès aux commerces se multiplient. L'AFP a ainsi recueilli de nombreux témoignages d'Africains de Canton qui se disent victimes d'actes racistes.
L'inquiétude de l'Union Africaine
L’Union africaine a exprimé son « extrême préoccupation » et appelé Pékin à « des mesures rectificatives immédiates ». Une vingtaine d’ambassadeurs africains ont été reçus le 13 avril à Pékin au ministère des Affaires étrangères par un secrétaire d’État, Chen Xiaodong.
Le diplomate a promis de lever les mesures sanitaires concernant les Africains, à l’exception des patients confirmés du Covid-19.
Les Etats-Unis ont dénoncé la « xénophobie des autorités chinoises » et déconseillé aux Afro-américains de se rendre à Canton.
Les organisations antillaises se mobilisent
"Un apartheid qui ne dit pas son nom", c'est en ces termes que les organisations qualifient la situation actuelle en Chine. 8 organisations, le MIR Guadeloupe, Martinique, Guyane, Afrique et Sénégal,le FKNG, le CIPN et le CNR; ont décidé d'interpeller l'ambassadeur de Chine sur le traitement réservé aux noirs dans le pays.
Dans leur courrier, les organisations locales évoquent ces nombreux témoignages d'expulsions musclées d’Africains de leurs logements, soit par des civils, soit par des policiers. Des étrangers qui seraient également refusés d'accès dans certains lieux comme les commerces et les hôtels, contraintes à dormir dans la rue. Une situation intolérable mais pas étonnante selon les organisations qui rappellent que l'histoire de la Chine est jalonnée de témoignages de récits de chasse à l'homme noir faisant référence aux événements de décembre 2008 et 1988 au cours desquels des étudiants noirs avaient été la cible d'attaques dans tout le pays.
« Vous qui venez, en dépit de votre statut de grande puissance économique, de faire l’expérience amère d’un racisme anti-chinois en Occident à l’occasion de la crise du Coronavirus, prenez garde à ce que le discrédit porté à l’image de votre Pays par de tels actes inhumains ne modifie profondément et le regard et les relations des d’Africains et des Afro-descendants vis-à-vis de la Chine et de sa diaspora. » déclarent-elles dans ce courrier à l'ambassadeur.
Même si dans cette missive, les organisations, lucides, expliquent qu'il y a peu de chance que leur voix ait le moindre effet sur les décisions de l'empire du Milieu.