Urine, matières fécales, eaux usées : les « Terrasses » vivent un enfer après l’incendie

Par 16/05/2024 - 07:00 • Mis à jour le 16/05/2024 - 13:46

Deux semaines après le feu déclaré au sous-sol d’un des bâtiments de la résidence « Les Terrasses de la Marina » à l’Etang Z’abricot, les habitants doivent faire avec la panne d’ascenseur, l’absence de parking mais, surtout… les remontées d’eaux usées, d’urine et de matières fécales.

    Urine, matières fécales, eaux usées : les « Terrasses » vivent un enfer après l’incendie
« Les Terrasses de la Marina » à l'Etang Z'abricot

Le 3 mai dernier, 300 personnes s’étaient vues réveillées et évacuées en pleine nuit, à 4h30 à cause d’un incendie dans le sous-sol d’un des deux bâtiments que compte la résidence des « Terrasses de la marina » située à l’étang Z’abricot à fort de France.

Le feu s’était déclaré dans un des véhicules d’un locataire. Fort heureusement il n’y a pas eu de blessés, mais l’incendie a laissé des stigmates encore bien visibles : suie dans les couloirs, canalisations cassées entraînant des remontées d’eaux usées, d’urine et de matière fécales qui incommodent les habitants jusque dans les étages, depuis près de 15 jours maintenant.

Certains locataires se disent traumatisés par cette nuit jusqu’à en faire encore aujourd’hui des cauchemars.

À ECOUTER Le reportage d’Erika Govindoorazoo

 

Alice habite l’immeuble sinistré de la résidence « les terrasses de la Marina » à l’étang Zabricot. Au moment de l’incendie, elle a dû évacuer le bâtiment en pleine nuit et dans le noir total. Son fils est depuis traumatisé et il a peur de dormir dans la pénombre.

Alice est enceinte de 9 mois et l’ascenseur en panne depuis le 3 mai dernier l’oblige à monter et descendre chaque jour les 6 étages de son immeuble. Même ici, les odeurs d'urine et de matières fécales sont bien présentes.

Tous les jours, ce n'est pas facile. Il faut bien que j'amène mon fils à l'école, donc je me bats pour descendre et reprendre les escaliers. J'ai déjà contacté la Semsamar, j'ai envoyé un mail, jusqu'à ce jour, je n'ai pas de réponse. Je pense que je vais accoucher un jour dans les escaliers et que c'est à ce moment-là qu'il y aura peut-être une réaction. Le canapé a pris, par terre aussi, un petit peu partout, nos meubles, etc.... On a dû nettoyer et nous sommes là, on attend que les choses soient faites. Je suis un peu épuisée parce que ce n'est pas facile tous les jours. Il n'y a pas de place pour se garer. C'est un combat. Les voitures sont dans la route, sur les trottoirs. Le sous-sol est condamné. Depuis l'incendie, la Semsamar ne nous donne pas vraiment d'informations. On fait comme on peut

Une solidarité qui s'organise

La solidarité s’organise néanmoins au niveau des locataires de la résidence des terrasses de la marina à l’étang Z'abricot à Fort de France.

Un petit groupe s’était constitué déjà depuis un an pour dénoncer les manquements à cela s’ajoute un groupe WhatsApp pour soutenir les résidents et mettre tout le monde au même niveau d’information.

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Les locataires ne blâment pas le bailleur pour l’incendie en lui-même mais regrettent la mauvaise gestion selon eux de « l’après », comme l’explique un locataire, qui a souhaité rester anonyme.

C'est un événement qui est arrivé, ce n'est pas de son fait s'il y a eu un incendie. Mais par contre, ce qu'on dénonce, c'est la gestion de cet incendie. Il n'y a pas beaucoup de communication, voire aucune, si ce n'est des messages relayés par WhatsApp, etc. Outre la communication qui est zéro, la réaction au niveau de la prise en charge des locataires du point de vue psychologique, c'est le néant total. Mais aussi le dédommagement qu'il devrait y avoir pour pouvoir subvenir aux besoins de ceux qui n'ont pas accès à l'eau  n'est pas optimal non plus. On a attendu plusieurs jours avant le nettoyage. On ne sent pas qu'il y ait une volonté de la Semsamar de pouvoir faire mieux, faire On ne sait pas tout ce qui se passe en coulisses parce qu'on n’y travaille pas, mais la moindre des choses, c’est ce qu'on leur dit depuis déjà plus d'un an, depuis qu'on a créé ce collectif, c'est la communication. Cet incendie-là, ce n'est qu'un plus par rapport à tout ce qui s'est déjà passé en amont

Contactée par notre rédaction, la Semsamar Martinique, le bailleur social responsable de cette résidence, malgré plusieurs échanges de mail, n’a pas souhaité nous accorder d’interview. Le bailleur assure « vouloir donner la priorité au retour à la normale de la situation des résidents ».


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