Un colloque sur la violence en Martinique sous le prisme de Frantz Fanon
Le Cercle Frantz Fanon se réunit pendant deux jours pour aborder la question de la violence en Martinique, à travers la pensée du psychiatre martiniquais et sous l’angle du colonialisme.
Aujourd’hui et demain, se tient un colloque sur la violence en Martinique organisé par le Cercle Frantz Fanon.
Ces deux jours d’échanges et de conférences se tiennent à l’ESAT (Établissement et service d'accompagnement par le travail) de Rivière l’Or.
C’est l’occasion d’aborder le sujet de la violence à travers le prisme de Frantz Fanon, le psychiatre, écrivain et militant martiniquais mort à 36 ans en 1961.
Une pensée totalement d'actualité
L’année 2025 marquera les 100 ans de sa naissance et Fanon n’a jamais été autant d’actualité, comme l’explique le président du Cercle Frantz Fanon, Raphaël Constant, était l’invité de la rédaction de RCI, ce jeudi 5 décembre.
Depuis le début de l’année, deux biographies sont parues sur lui, notamment par un grand écrivain américain et un film va bientôt sortir. Ce qui est normal. Car Fanon a vécu peu, il a vécu 36 ans. Si on peut comparer avec un personnage du 20ème siècle qui a fait autant de choses, on pourrait citer Che Guevarra, mort à 39 ans. Quand Frantz Fanon est mort, il avait déjà écrit trois livres et un quatrième qui va être regroupé après par sa veuve. Il a participé à la révolution algérienne et a laissé des traces. Dans tous les mouvements de libération du monde entier, Fanon a été une source d’inspiration.
La question de la violence est l’un des aspects de la pensée de Frantz Fanon, mais « nous n’aurions pas pensé avoir une actualité aussi riche au moment où nous avons pensé ce colloque », assure Raphaël Constant, pour qui il y aura « beaucoup à dire ».
Il y a deux parties dans le colloque. Un débat « théorique » mais lié à l’actualité martiniquaise avec Victor Permal et Félix Ozier-Lafontaine, le jeudi après-midi. Et, le vendredi, c’est la déclinaison de la violence pour toute une série de personnes : les enfants, les pauvres, les SDF, les étrangers, les malades psychiatriques, les prisonniers. Nous voulons montrer qu’il y a une société violente avec des gens qui subissent cette violence de façon violente. Le colonialisme dépersonnalise mais ça ne date pas d’aujourd’hui.
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