Plusieurs affaires poursuivies en justice, après des propos jugés menaçants sur les réseaux sociaux
Un homme est en garde à vue au commissariat de police de Fort-de-France après des vidéos sur Tiktok. Comme lui, plusieurs personnes ont fait l’objet de poursuites ces dernières semaines pour des propos tenus en marge du mouvement contre la vie chère.

Depuis hier, un homme connu des réseaux sociaux, sur Tiktok notamment, est en garde à vue au commissariat de police de Fort-de-France.
Il a été interpellé à la suite de propos tenus en marge de la mobilisation contre vie chère.
La justice lui reproche des faits de provocations publiques avec incitation à des crimes ou délits, des actes d’intimidations envers des élus mais aussi contre des forces de l’ordre. Son audition se poursuit.
D’autres affaires, une fois les auteurs identifiés, ont également fait l’objet de poursuites judiciaires ces dernières semaines.
Clarisse Taron, la procureure de la République de Fort-de-France, précise que ce n’est pas un fait nouveau même si ce genre de dossiers n’est pas toujours médiatisé.
J'ai toujours considéré que tenir des propos menaçants, dangereux ou d'incitations ou de provocation à la commission de crimes, c'est punissable. Simplement, encore faut-il que les auteurs de ces propos, et notamment sur les réseaux sociaux, soient identifiés et qu'on puisse les entendre. On a récemment eu deux affaires de cette nature, mais ce ne sont pas les premières
Amende avec sursis et stage de citoyenneté
Il y a quelques jours, une femme s’est ainsi vue jugée en plaider coupable pour ses propos tenus lors d’une réunion publique à Dillon. Jugée selon la procédure de CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité), elle a expliqué ne pas avoir conscience de ce que ses propos pouvaient entraîner.
Elle a écopé de 1000 euros d’amende, dont 800 avec sursis, d’un stage de citoyenneté et de l’interdiction de se présenter aux abords du tribunal pendant deux ans, sauf convocation judiciaire.
Pour Clarisse Taron, la liberté d’expression à laquelle elle se dit attachée ne peut pas justifier des propos dangereux et, souvent, loin d’être anodins.
C'est l'éternelle question des réseaux sociaux. Selon les gens, certains ont conscience de ce qu’ils disent et d’autres s'en rendent moins compte. La liberté d'expression est un dogme auquel je crois et que je souhaite défendre, mais se cacher derrière un écran pour tenir des propos dangereux sur les réseaux sociaux, je trouve que c'est un comportement qui manque de courage et d'engagement. Pour une des personnes qui a été poursuivie récemment, ses propos ont été tenus dans un lieu public avec un micro. Il ne s'agissait pas de propos tenus sur les réseaux sociaux. Quoi qu'il en soit, j'ai envie de faire passer le message que ces propos ne sont pas anodins, que si la personne qui les tient n'a pas forcément envie de faire du mal aux personnes qu'elle vise, d'autres peuvent être enclins par ses propos à le faire. Et puis, ça véhicule un discours de haine et de détestation qu'on ne peut pas laisser dans une société qui doit être apaisée.
Comme pour l’ensemble des affaires qu’il traite, le parquet assure s’attacher à apporter des réponses adaptées aux profils des personnes concernées et également aux faits reprochés.
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