Un appel à la mobilisation pour contester le non-lieu probable dans le dossier du chlordécone
Près de 40 associations et partis politiques lancent un appel à la mobilisation pour dénoncer le probable non-lieu qui pourrait être prononcé au terme de l'instruction des plaintes
Une manifestation populaire est prévue le 28 mai à partir de 9 heures au départ de la place du Nèg marron au Lamentin. Le cortège conduira les manifestants jusqu'à un village créé pour l'occasion, un forum d'information et lieu de mobilisation et de
manifestation immobile.
"Une chose est certaine, c'est que nous ne voulons et ne pouvons pas laisser passer ce non lieu qui nous priverait de réparation", prévient Vicky Poulin- Catan, consultante en développement durable des compétences, en charge de la communication de l'évènement
À la mairie du Lamentin, se tenait lundi matin une conférence de presse organisée par un collectif de syndicats, d'associations et de partis politiques pour annoncer la mobilisation pacifiste et pour dénoncer le non lieu à venir dans l'instruction des plaintes dans le dossier chlordécone.
Déjà une quarantaine de signataires se sont manifestés. Des organisations syndicales, associatives et politiques se sont engagées à participer à la marche (Assaupamar, CGTM, Culture égalité, Greenpeace, les insoumis, PCM, Peyi A, PPM, RESPE, UFM, etc.).
"Tous les jours, d'autres organisations nous rejoignent. Ça leur parle comme ça devrait nous parler à tous", assure Vicky Poulin- Catan.
Fin de l'instruction
Le mardi 5 avril 2022, en clôturant les investigations sans prononcer de mise en examen, les juges d'instruction chargés de l'affaire ont confirmé un peu plus l'hypothèse d'un non-lieu. "Un déni de justice" pour les parties civiles, qui n'entendent pas renoncer.
"C'est toute une population qui a été empoisonnée du fait de la volonté manifeste d'un certain nombre de personnes d'utiliser un pesticide toxique pour pouvoir avoir une banane au top, une banane concurrente", estime maître Claudette Duhamel, avocate et vice présidente du mouvement international pour les réparations.
Les deux magistrats instructeurs du tribunal de Paris ont annoncé aux collectivités et aux associations plaignantes leur intention de clore ce dossier. Cet avis de fin d'information ouvre un délai permettant aux parties de la procédure de signifier leur intention de faire des observations, demander des actes, etc., avant les réquisitions du parquet de Paris et la décision finale des juges d'instruction.
"On a plein de recours. Après un non-lieu, il y a l'appel du non-lieu. Il y a la Cour de cassation. Et puis il y a la saisine de la Cour Européenne des Droits de l'Homme", souligne Claudette Duhamel. "Et puis maintenant, il y a la rue, je dis la rue, il y a le peuple. Vous savez, souvent, c'est le peuple qui fait bouger les choses", ajoute l'avocate.
Pour rappel, la première plainte déposée en 2006 pour mise en danger de la vie d'autrui. Le 27 février 2021, les Martiniquais s'étaient déjà mobilisés massivement pour dénoncer la possibilité d'un non lieu et la prescription des faits.
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