Stanislas Cazelles appelle à l'unité pour passer le nouveau pic épidémique de Covid-19
Si la Martinique connaît une croissance exponentielle de l'épidémie depuis le 13 juillet dernier, menant à une situation sanitaire alarmante, le pic de cette quatrième vague n'est pas encore atteint. Pour passer ce pic et freiner cette expansion mortifère, le préfet Stanislas Cazelles appelle à l'unité.
La Martinique connaît aujourd'hui une quatrième vague de Covid-19 encore jamais vue, avec un système hospitalier submergé et à bout de souffle. Pas moins de 33 personnes sont mortes du coronavirus en une semaine, et une aide militaire est déployée sur l'île, soumise à des règles sanitaires strictes. Un confinement et un couvre-feu à partir de 19 heures sont en vigueur depuis vendredi dernier.
Pour Stanislas Cazelles, préfet de la Martinique, si ces mesures restrictives visent à freiner une situation particulièrement tendue, elle permet également à chacun d'en prendre conscience :
Le couvre feu, c'est une mesure qui est difficile pour tout le monde et il faut bien se rendre compte qu'aujourd'hui, se contaminer, c'est se mettre en danger. Donc il faut vraiment que chacun réfléchisse dans ces jours-ci, et le confinement est là pour ça, à ne pas se mettre en danger, ne pas se contaminer
Pour assurer le respect de ces mesures, plus de 1700 contrôles ont déjà été menés, et plus de 200 verbalisations établies. Des contrôles qui vont encore se multiplier dans les prochains jours, selon le préfet.
Le système hospitalier, quant à lui, subit une tension qui s'accentue en raison des contaminations en hausse, mais également à cause des cas détectés précédemment. Car les contaminations d'hier produisent les malades hospitalisés d'aujourd'hui :
L'hôpital est dans une situation dramatique. Malheureusement, c'est lié à l'effet retard, c'est-à-dire que quand vous êtes contaminés aujourd'hui, peut-être que vous serez hospitalisés demain ou après-demain. Il y a cet effet retard faisant que les contaminations que nous n'avons plus aujourd'hui auront de l'effet à l'hôpital que dans quelques jours
L'enjeu de la vaccination
Pour lutter contre cette épidémie, l'efficacité de la vaccination en fait une solution plébiscitée par les médecins et les autorités. Mais si la moyenne nationale s'établit à un peu plus de 52% de la population présentant un schéma vaccinal complet, c'est-à-dire ayant reçu les deux doses de vaccin en France, ce taux se situe à légèrement plus de 18% en Martinique. Un pénible constat pour le préfet :
La vaccination, c'est sans doute le sujet le plus le plus difficile pour nous. D'abord parce que sincèrement, les autorités publiques sont convaincues que c'est une bonne chose de se faire vacciner et c'est dur de se dire qu'on n'arrive pas à entraîner avec nous plus que quelques centaines de personnes par jour. C'est dur de nous dire qu'on n'arrive pas à convaincre sur cette nécessité, puisqu'on en est tous intimement convaincus. Les responsables que je croise, qu'ils soient des élus, des médecins, des personnels administratifs, on est vacciné, on a fait vacciner nos proches, nos conjoints, nos enfants, nos grands parents
Face à cette situation, Stanislas Cazelles entend travailler davantage sur la transparence des faits et apporter plus de réponses aux interrogations de la population, notamment à ceux qui restent indécis :
Il faut qu'on avance sur deux chemins : d'abord le chemin de la transparence. Et je prendrai des initiatives dans quelques jours avec des personnalités de la Martinique sur cette question de la transparence. Le deuxième enjeu, c'est celui de répondre aux questions. Peut-être qu'on a été trop dans quelque chose qui a été ressenti comme une instruction. Je crois que maintenant, il faut répondre à toutes ces personnes qui sont perdues
Passer le pic de cette quatrième vague et prévoir de prochaines adaptations
L'objectif est désormais de passer le pic épidémique de cette quatrième vague. Pour cela, le préfet appelle à l'unité :
La situation est très tendue en ce moment. Nous tiendrons si on est tous unis et si personne n'est dans la surenchère. Dans cette période, c'est en étant tous unis sur l'objectif de passer le pic, et d'accompagner ceux qui souffrent que nous y arriverons. Il y a des débats que nous aurons juste après le pic sur l'obligation vaccinale pour les soignants, sur le passe sanitaire. Comment ces deux éléments, qui sont très forts, seront déclinés ici, en Martinique. Comment faire en Martinique différemment des autres territoires ? Mais d'abord, il faut vaincre ce pic et je crois qu'on a besoin de beaucoup d'unité dans la société entre responsables publics
En attendant ces prochains débats sur l'adaptation du pass sanitaire et de l'obligation vaccinale sur l'île, une clause de revoyure concernant le confinement en cours était également annoncée par le préfet. Elle aura lieu la semaine prochaine, à travers une succession de rendez-vous organisés avec toutes les parties prenantes :
On le fera avec, bien sûr, les élus locaux, les partenaires de la santé, les partenaires sociaux, et économiques. J'ai commencé à voir les représentants du personnel cette semaine. La clause de revoyure, c'est d'abord s'asseoir tous ensemble pour regarder la situation. Est ce qu'on peut faire bouger les mesures dans un sens ou dans un autre? Et comment être plus efficace dans la conviction, dans la répression des comportements inadaptés et dans les solutions, bien sûr pour les personnes qui souffrent
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