À Séguineau, les travaux commencent la semaine prochaine

Par 28/10/2021 - 09:08

Si du matériel a déjà été acheminé sur place, les travaux de réparation de l'abduction d'eau à Séguineau au Lorrain commenceront le 4 novembre prochain. Avant ça, ils feront sans l'objet d'un débat acharné ce jeudi en plénière.

    À Séguineau, les travaux commencent la semaine prochaine

Les élus de l’assemblée de Martinique ont rendez vous aujourd’hui à Plateau Roy. Une cinquantaine de points sont à l’ordre du jour de la séance plénière, mais il semble bien que le dossier Séguineau pourrait revenir alimenter les débats.

Serge Letchimy, président du conseil exécutif, a indiqué que le chantier de réparation de la canalisation est bien engagé. Ce dossier avait cristallisé les tensions, lors de la précédente mandature et avait été laissé en suspend. 

Sur sollicitation d'Alfred Marie-Jeanne, ancien président du conseil exécutif de la CTM, le préfet avait lancé une enquête publique pour la mise en place d’une servitude. 

Pourtant, le premier glissement de terrain est survenu à Séguineau en 2009, emportant une canalisation majeure. Un deuxième évènement du même type s'était ensuite produit en 2012.  

Les importants dégâts avaient fait l'objet d'une expertise pour en déterminer la cause. Les experts mandatés à l'époque n'avait malheureusement pas été en mesure de dégager une responsabilité. Impossible pour eux de déterminer si c'est la rupture de la canalisation, la nature du sol ou les fortes précipitations qui étaient à l'origine des glissements de terrain et des dégâts  ?

Cette impasse avait conduit à une solution visant à partager les responsabilités. Les indemnisations avaient été partagée entre d’un côté le conseil général et de l’autre Bernard Bally, le propriétaire du terrain.  

Une affaire qui n’avait pas été complètement réglée. Ce qui avait poussé le propriétaire du terrain à demander un dédommagement. Durant presque 10 ans, il avait été privé des revenus locatifs générés par l'exploitation agricole du terrain. 

Pourtant, jusqu'en mars 2020, le dossier Séguineau n'avait pas intéressé grand monde hormis les Lorrinois témoins des casses régulières des conduites d'eau temporaires. C'est à la faveur de l'intense sécheresse survenue durant le premier confinement que l'affaire a de nouveau émergé. Car lors de la sécheresse, le point noir de Séguineau met à mal l'alimentation en eau potable de 100 000 martiniquais.

Néanmoins, la majorité en place à la CTM a beaucoup tergiversé sur le dossier. Un dossier qui a fini de fracturer le bloc majoritaire au mois de juin 2020. C’est ainsi que des conseillers territoriaux, certains de la majorité d'autres de l'opposition, ont fait contre toute attente adopter une délibération visant à indemniser le propriétaire du terrain pour enfin entamer les réparations définitives.

Crispation autour d'une délibération

C'est en réaction à ce vote qu'Alfred Marie-Jeanne qui tentait de négocier avec le propriétaire du terrain avait saisi le préfet pour la mise en place d'une servitude. 

En face, Claude Lise, président de l'Assemblée et opposé à la démarche de l'exécutif avait quant à lui, avec d'autres élus, saisi le tribunal administratif pour que la délibération du 11 juin 2020 soit appliquée. 

En coulisses, il était régulièrement suggéré que le fait que le propriétaire du terrain soit un béké avait conduit le chef de l'exécutif et son équipe à s'opposer au paiement d'une indemnisation.  

En tout cas, la nouvelle majorité a repris en main ce dossier et la délibération qui l’accompagnait.  Serge Letchimy a décidé d'appliquer le texte voté par l'Assemblée de Martinique. Il prévoit d'acheter le terrain pour un montant de 15000 et d'indemniser le propriétaire pour un peu plus de 200 000 euros.  

Les travaux qui débuteront le 4 novembre prochain se feront sur un tracé légèrement différent de celui emprunté auparavant pour faire passer la canalisation. Le coût du chantier est estimé à 1 million d’euros.

Un projet différent et moins coûteux que celui voulu par l'ancienne majorité. À l'époque, Daniel Marie-Sainte, conseiller exécutif en charge des infrastructures, avait élaboré un plan qui consistait déplacer la canalisation le long de la RN1 et dans le bourg du Lorrain.  Un chantier qui aurait duré  5 ans pour un montant de 5 millions d’euros.

La solution retenue par la nouvelle majorité doit en principe être réalisée entre 6 et 7 mois. Déjà sur place, les Lorrinois ont pu observer les premiers balais de camion livrant les canalisations de 800 millimètres de diamètre.