Pourquoi les masseurs de la plage de Sainte-Luce dérangent-ils ?
Depuis plusieurs semaines, les professionnels qui s’adonnent à cette activité sur les plages de la commune se sont vus interpeller par la police municipale, au motif que leur présence ne serait plus de rigueur. Mais, à ce jour, la mairie n’a ni répondu aux masseurs ni à nos demandes d’explications.
La réglementation pour la pratique de massages réalisés par des professionnels sur les plages est-t-elle en train de changer dans la commune de Sainte-Luce ?
À ce jour, près de 15 professionnels exerceraient leur métier dans cette commune avec, pour seul outil, une table de massage à déplacer selon les envies et le soleil. Officiellement, pour cette pratique, il est uniquement nécessaire de déclarer ses revenus, d’être assuré et de payer son emplacement.
Mais c’est là que commencent les subtilités. Quand l’espace est géré par l’office national des forêts (ONF), c’est directement à celle-ci que se paie l’emplacement. Dans les autres cas, une demande d’autorisation d’occupation temporaire (AOT) est à faire en mairie, pour les professionnels occupant un lieu fixe avec une infrastructure de type chapiteau.
Pourtant, depuis trois semaines, les masseurs professionnels itinérants et ne nécessitant théoriquement pas d’AOT auraient droit à des rappels à l’ordre de la police municipale de Sainte-Luce.
Cette dernière leur expliquerait qu’une autorisation est maintenant demandée. Les masseurs, de leur côté, assurent n’avoir eu connaissance d’un quelconque décret à ce stade.
Des masseurs dans l'incompréhension
Anaïs fait partie des masseurs professionnels. En habituée, elle exerce son métier sur la plage de Sainte-Luce depuis trois ans. Elle raconte les derniers changements quant à sa profession
J’ai terminé mon massage et c’est à ce moment-là que la police municipale est arrivée. Ils ont pris assurance, numéro de Siret, Urssaf, etc… Tout était en règle. Ils sont venus une deuxième fois, m’ont confirmé que j’étais en règle en me disant qu’ils ne viendraient plus m’embêter. Mais, du coup, ils ont commencé à revenir, à faire des rondes, à dire « le maire ne veut plus ». Ils auraient reçu un mail du « dessus », sans que l’on sache de qui. À partir de là, ils nous ont dit que nous n’avons plus le droit de masser. Mais il n’y a aucun arrêté. Au départ, on ne savait pas qu’il fallait fournir une AOT en tant que masseur car ce n’est pas une structure fixe mais éphémère. On se déplace aux rendez-vous, il n’y a pas de chapiteaux, on ne dénature pas le lieu. Nous, tout ce qu’on demande, c’est quelque chose de règlementaire. Même s’il faut payer une taxe par mois, on est tous d’accord. On aurait une réponse claire avec un vrai décret, on en prendrait acte. Mais là, le fait de ne pas avoir de vraie réponse nous pose problème.
Malgré nos multiples sollicitations, la mairie de Sainte-Luce n’a pour l’instant pas répondu à nos appels et n’a pas, non plus, reçu les professionnels du secteur exerçant sur ses plages.
Face à l’absence de dialogue, le changement d’attitude de la mairie de Sainte-Luce laisse perplexe.
À ECOUTER Le reportage d’Yva Gelin, sur place.
Pour Jimmy, un client, c’est l’incompréhension.
Il n’y a aucune raison d’interdire de masser sur la plage. Il n’y a aucune nuisance particulière. S’ils veulent l’interdire, d’accord, mais qu’ils apportent un fondement critique. Là, c’est l’incompréhension, pour les clients, comme pour les gens qui pratiquent le massage. Moi, je cours souvent ici, c’est un cadre magnifique, c’est du bien-être uniquement.
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