Les cimetières de Martinique brillent de mille feux pour la Toussaint
En cette période Toussaint, de nombreux Martiniquais se sont rendus sur les tombes de leurs défunts pour les honorer et y mettre des fleurs et des bougies.
Les cimetières de Martinique brillant de mille feux : comme le veut la coutume, en ce Jour des défunts, les familles vont venir toute la journée se recueillir sur les tombes de leurs proches décédés.
Dans la cinquantaine de cimetières que compte notre île, les illuminations ont commencé dès hier soir. Des bougies ont été allumées en souvenir des êtres chers disparus.
Un moment important
C'est un moment de recueillement où les souvenirs remontent, comme en témoignent Stéphanie et Noella au cimetière du bourg de Schoelcher.
Il y a deux ans, j’ai perdu mon frère puis ma mère le lendemain. Je tiens à les honorer. Pour moi c’est façon de montrer que nous sommes toujours là avec eux, même s’ils ne sont plus là
Souvenirs d’enfances et nostalgie, c’est ce que ressent la riveraine.
Il y a des souvenirs d’enfance qui remontent. Et des rencontres avec les copains d’avant ou la famille que nous ne voyons pas souvent
Au cimetière du bourg de Schoelcher, une mère de famille qui a tenu à venir accompagnée de ses deux filles âgées de 6 et 12 ans. Elle explique pourquoi cette transmission lui tient à cœur.
J’estime qu’il faut transmettre la culture et pour moi, la Toussaint en fait partie. Faire venir les enfants, leur expliquer l’origine de la fête et surtout leur parler des membres de la famille défunts, c’est important à mes yeux
Une tradition qui tend à disparaitre ?
Pour autant, certains observateurs estiment que les comportements évoluent. Les traditions tendent même à disparaître selon le sociologue Moise Udino, dans notre rapport aux défunts. Et, de manière plus globale, dans notre rapport au deuil et au souvenir des êtres disparus.
Nous faisons fi du deuil et de la mort. Nous aurions pu garder nos pratiques ancestrales mais les pompes funèbres sont venues remplacer cette tradition ce qui fait que l’individu est déchargé de cette pratique
Pour le sociologue, la Toussaint est devenue « commerciale ». Il évoque également l’évolution des pensées sur la crémation.
Avant nous ne brulions pas les corps car il était dit que ce serait l’envoyer en enfer. Aujourd’hui c’est plus simple de les bruler car cela enlève l’obligation, consciemment ou inconsciemment, d’aller voir l’autre et de nettoyer la tombe chaque année
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