La Martinique veut exister sur la scène internationale du cacao

Par 02/11/2024 - 12:41 • Mis à jour le 02/11/2024 - 14:04

Les producteurs et transformateurs de cacao de Martinique participent au salon du chocolat à Paris. Ils veulent faire découvrir une filière dynamique mais encore méconnue.

    La Martinique veut exister sur la scène internationale du cacao

Le “Salon du Chocolat” qui se tient jusqu'à dimanche au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris est l’occasion rêvée pour mettre en valeur la production de cacao martiniquaise. 

Le Label Martinique et l'association Valcaco y vantent les mérites des producteurs du terroir, en étant d'ailleurs le seul exposant ultramarin sur cet événement. Une opportunité de montrer que les Antilles ne sont pas qu'une terre de rhum et de bananes pour Théo Lauzéa, chef de projet innovant pour la maison Frères Lauzea

On a une vraie richesse sur le terroir d'avoir une tarte école qui est effectivement utilisée pour la canne à sucre et la banane, mais il y a aussi le café et le cacao qui sont une vraie force à utiliser pour des produits d'exception, dont un chocolat. Les consommateurs sont au courant que les produits sont d'une vraie richesse, c'est vraiment très raffiné. Ils sont au courant qu'en Martinique, il y a vraiment un savoir-faire d'exception à travers des produits d'exception. On a une volonté de vouloir gagner en visibilité, car nous savons vraiment que nous avons de bons produits et le tout, c'est d'être le plus présent pour présenter les produits, faire déguster et surtout faire rayonner la Martinique.

Producteurs

Parmi les représentants de la filière, il y a notamment Thomas Lemonnier, créateur et gérant de la société Otantik qui produit des chocolats à partir de cacaos issus des jardins créoles de particuliers. Une histoire qu'il transmet dans les allées de ce salon :

Je récolte beaucoup chez des grandes personnes. Il y a vraiment une dimension sociale, culturelle aussi. Le fait de valoriser les arbres hérités des parents, des grands-parents. De mettre en évidence vraiment la richesse des jardins créoles, c'est ça qui me plaît. Il y a beaucoup d'humanité, de social et de transmission patrimoniale. Moi, ça me plaît en tout cas parce que je parle d'un produit que j'aime, qui me fait vibrer. Et oui, ça fait vibrer les gens aussi. Là, on est au Diamant, là, on est au Gros-Morne, ce n'est pas la même pluviométrie. On aura un chocolat plus intense parce que les arbres, ils Il y a un petit stress hydrique, donc ils vont développer plus de tanin. Là, à Basse-Pointe, on aura beaucoup de fraîcheur, on aura un terroir d'influence volcanique et océanique. il est très floral. Il est limite floral. Ça fait sérieusement voyager. On a plein de Martiniquais qui vivent en France et là on se fait un petit voyage en gustatif, sans embouteillage, sans barrage. C'est vraiment super confortable

 

C'est l'occasion de mettre en lumière cette richesse pour Julie Marraud Des Grottes, productrice de cacao au Prêcheur sur l'Habitation Céron, au micro de Nicolas Ledain.

C'est beaucoup de fierté et surtout faire découvrir le terroir du cacao qu'on a en Martinique, qui est assez inconnu du grand public, puisque c'est la première fois qu'il se retrouve vraiment présent en quantité sur le salon du Chocolat. On ne fait pas que du rhum et de la banane. On a aussi de très bons produits autour du cacao. Il n'y a pas que le cacao, on a aussi le café, on a la vanille, on a le poivre. Et je trouve ça assez essentiel de revenir à toutes ces cultures qui ont toujours existé sur l'île et qui ont un terroir exceptionnel. C'est une démarche qui est collective et puis surtout, ça permet de voir qu'autour du cacao, on est plusieurs et on fait des métiers qui sont complètement différents et on propose des produits qui sont totalement différents

Transformation

Astrid Temmerman, fabricante de chocolat du Vauclin, est installée depuis un an en Bretagne où elle exploite des cacaos issus de différents terroirs de la Caraïbe. Avec sa marque A-Typica, cette ingénieure en agroalimentaire espère faire briller les richesses de sa terre natale.

Je me suis rendu compte que si j'utilisais du cacao de Tanzanie ou du Honduras ou du Brésil, ça faisait moins sens pour moi et il y avait une perte d'identité. Alors qu'il y a du cacao en Caraïbes, c'est vraiment ce que j'ai envie de promouvoir. Ça plaît énormément, ça change. Quand j'ai voulu monter mon projet autour de mes racines, j'ai eu vraiment m'extirper, on va dire du doudouisme, qui est vraiment de se dire que c'est la canne, c'est le rhum, c'est la banane. Aussi, au niveau goût, je fais des choses qui sont très peu sucrées et j'ai aussi voulu m'extirper de ces a priori où forcément, c'est Antillais donc il y aura la masse de sucre, la masse de piment, la masse d'épices. Pour les épices, j'avoue, je lésine pas là-dessus, mais pour le reste, on a vraiment des créations qui sont goûteuses, mais très peu sucrées


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