Ivermectine, angoisses en temps de crise : le comité citoyen de transparence rend un troisième rapport

Par 20/09/2021 - 11:14 • Mis à jour le 20/09/2021 - 11:17

Le comité citoyen de transparence de Martinique a rendu un troisième rapport ce vendredi 10 septembre. En particulier, sont traités les thèmes de l'Ivermectine, et des angoisses en temps de crise sanitaire, liées notamment aux nombreux décès survenus lors de cette quatrième vague sur l'île.

    Ivermectine, angoisses en temps de crise : le comité citoyen de transparence rend un troisième rapport

Mis en place pour favoriser la transparence de l'information en temps de crise sanitaire, le comité citoyen de transparence mène des entretiens avec les différents acteurs politiques, de santé, associatifs ou de la société civile.

L'enjeu est ainsi de rendre publiques les réponses trouvées par ce comité, composé de sept personnalités de la société civile. 

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Réponses sur l'Ivermectine

Dans son troisième rapport communiqué vendredi 10 septembre, le comité citoyen de transparence (CTT) fait état de ses échanges à propos de l'Ivermectine, un traitement qui enflamme les réseaux sociaux en relation avec le Covid-19. 

Le jeudi 2 septembre, le CCT a donc entendu le Dr Clément Anin, médecin interne en anesthésie réanimation au CHUM. Le Dr ANIN a effectué un état des lieux en Martinique, présenté la vaccination et les traitements du Covid évoqués par les réseaux sociaux.

Le compte rendu de cette rencontre est le suivant :

CCT : Pouvez-vous nous apporter des précisions concernant l’Ivermectine ?
Dr ANIN : Aucune étude n’a conclu, à ce jour, à l’efficacité de l’Ivermectine comme traitement du Covid, mais il y a 31 études en cours sur l’Ivermectine. Elles sont recensées par un organisme, Cochrane, qui est un organisme indépendant.
CCT : Il est souvent fait référence au fait que l’Inde a inscrit l’Ivermectine sur son tableau et que l’épidémie a décru après une flambée ?
Dr ANIN : L’Inde a inscrit l’Ivermectine sur son tableau en avril 2021, mais l’a retirée en juin. La décrue de l’épidémie est surtout due au confinement régional.
CCT : Que pouvez-vous nous dire des expériences
d’autres pays ?
Le Dr ANIN a procédé à un tour d’horizon détaillé et circonstancié (nombre de personnes testées, indications d’âge…) des expériences pratiquées dans les pays suivants : Brésil, Mexique, Pérou, Slovaquie, Bangladesh, Pakistan, Nigéria, USA.
L’Ivermectine est surtout utilisé dans les pays qui n’ont pas accès aux vaccins.
Le Dr ANIN a, en outre, indiqué que le laboratoire Merck qui vend l’Ivermectine aux USA a indiqué qu’il n’y avait pas de base pour un potentiel effet thérapeutique de ce produit et que l’OMS a déconseillé l’utilisation de l’Ivermectine pour traiter le Covid en dehors des essais cliniques.
CCT : Comment se portent les soignants dans votre service ?
Dr ANIN : C’est très dur. Il y a des anesthésistes qui pleurent la nuit.
CCT : Comment voyez-vous l’avenir ?
Dr ANIN : Si le taux de vaccination n’augmente pas il y aura une cinquième vague.
 

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Le jeudi 2 septembre, le CCT a également reçu le Pr Rouvillain, chirurgien en orthopédie à la retraite, qui avait formulé une demande d’entretien par mail. La rencontre ne s’est pas déroulée selon le format questions/réponses, le Pr Rouvillain ayant choisi de faire un exposé.
Cette présentation a pris la forme d’un réquisitoire contre toutes les autorités : État, Préfecture, ARS, Conseil de l’Ordre des médecins. Elle s’est poursuivie par un plaidoyer pour l’utilisation de l’Ivermectine. Le Pr a insisté sur l’exemple de l’Inde et a mentionné une publication japonaise du 13 août 2021.
Le Pr Rouvillain a indiqué, s’agissant de la vaccination, qu’il considérerait que le vaccin était en phase expérimentale et qu’il ne devait pas être administré aux femmes enceintes.
La rencontre a duré 1h30.

Focus sur les conséquences psychologiques de la crise sanitaire

D'autre part, le comité a effectué un focus sur les conséquences psychologiques engendrées par la crise sanitaire, et en particulier par les nombreux décès qui ont émaillé la crise sanitaire lors de cette quatrième vague. Audrey Thaly Bardol, conseillère exécutive chargée de la santé à la CTM a ainsi souligné l'impact sur les enfants dont les familles ont été décimées par les décès.

L'association SOS Kriz a également témoigné de la violence et des conséquences psychologiques que la crise induit dans toutes les franges de la population. La journée internationale de prévention du suicide a d'ailleurs été l'occasion de mettre en lumière la souffrance que vivent de nombreuses personnes.

A lire Retrouvez le troisième rapport du comité citoyen de transparence ici :

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