Fermeture de la fourrière et du refuge de la SPA : les éleveurs d'animaux inquiets

L’Association de Gestion et de Protection des Animaux à la Martinique (AGPAM) a tenu son Assemblée Générale hier matin, dans un contexte de crise.

Elle fait suite aux dénonciations pour des faits supposés de maltraitance animale à la SPA (Société Protectrice des Animaux) de Martinique en début de mois.

Après plusieurs reportages évoquant des dérives, les agents de la structure ont été victimes d’insultes, de menaces et ont donc décidé d’exercer leur droit de retrait.

Des attaques sur les bêtes redoutées

Depuis, plus aucun animal en divagation n’est accepté. Conséquence immédiate : les éleveurs craignent de nouvelles attaques pour leurs bêtes.

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Hier matin, ils ont fait part de leur colère, comme l’exprime le président du pôle animalier de Carrère, Claude Marie-Louise.

La population risque d'avoir des chiens dangereux qui se baladent, donc il peut y avoir des accidents avec les humains. Sur les animaux, on va continuer à avoir des attaques, probablement de chiens. Surtout, on est en période de Noël, avec la pleine lune, on ne va pas y louper. On ne peut pas dire qu'on est habitués mais on va dire qu'on continue à subir malheureusement.
Les chats divagants, le premier acte, c'est sur la volaille, mais sur les porcelets, ils vous laissent la carcasse. Concernant les chiens, c'est régulièrement. Il y a des gens qui sont tellement traumatisés qui ne viennent pas faire de déclaration. Mais sur le quartier de Saint-Joseph, ces jours-ci, il y a eu quand même une éradication du petit ruminant. Tous les éleveurs ont été visités par des chiens. Il y a eu une hécatombe totale.

Concernant l’activité du site, les adoptions sont toujours possibles. En revanche, la direction précise qu’elle ne reçoit plus d’animaux, ni en fourrière, ni en refuge, mais elle envisage une réouverture des accueils d’ici le début de l’année 2025.

Sébastien Ordon, directeur général de la Spam, s’en explique : 

On n'a pas de date précise, tout simplement parce qu'effectivement, on a une obligation au niveau des intercommunalités. Mais il est important aussi que tout le monde soit conscient qu'aujourd'hui, nos agents sont les premières cibles des attaques, des accusations, des propos haineux sur les réseaux sociaux… Il était de notre devoir de les protéger à travers ce droit de retrait qu'on leur a accordé. C'est un besoin qu'ils avaient. Ils le vivent forcément très mal parce qu'en plus, c'est complètement faux. Se faire traiter de maltraitants alors qu'au contraire, on est vraiment un fana d'animaux, c'est extrêmement difficile. Par contre, le droit de retrait leur a fait beaucoup de bien. Aujourd'hui, tout simplement, le simple fait d'être devant le portail et de dire aux gens : « On est fermés, mais pour telle ou telle raison » et que les gens comprennent et les soutiennent, il y a vraiment cet effet de libération de la parole. Les gens leur disent : « On comprend. On est navrés pour vous. On va garder l'animal encore un petit peu, on verra si on peut trouver une solution ». Ça, c'est pour la partie fourrière. C'est plus compliqué, parce que ce sont des animaux récupérés, souvent sans propriétaires, non identifiés. Et ça, malheureusement, une grande partie, on n'a pas trop le choix.