Accusée de maltraitance animale, la SPA de Martinique a livré ses explications
Réunie en Assemblée Générale Ordinaire (AGO) ce week-end (7 décembre), la Société Protectrice des Animaux a répondu aux accusations dont elle a fait l’objet il y a une dizaine de jours en tentant de présenter la situation au plus près de la réalité.
La polémique autour de la SPA se poursuit. Samedi matin (7 décembre), l’association a tenu à répondre aux questions de ses adhérents dans le cadre d’une Assemblée Générale Ordinaire. L’équipe au complet a été présentée et le processus de prise en charge des animaux expliqué.
Pour les responsables, l’objectif était d’être clair. 5 000 animaux sont reçus chaque année en moyenne dans la structure. Et seuls 400 sont adoptés.
Selon la situation dénoncée par des lanceurs d’alerte, les animaux seraient maltraités, images et vidéos à l’appui… des documents qui, pour beaucoup à la SPA, sont sorties de leur contexte.
Patricia Lowenski, présidente de la SPA Martinique, a voulu prendre le temps de répondre aux questions des adhérents.
Moi, je ne suis pas en train de dire qu'on est parfait. Donc, il y a effectivement des choses sur lesquelles peut-être il faut qu'on soit beaucoup plus dynamiques. Il faut, peut-être, qu'on arrive à dynamiser vraiment les adoptions. Moi, c'est vraiment ma demande. On est arrivé à une époque à 400 adoptions, mais c'est peut-être effectivement faire en sorte que nous soyons extrêmement vigilants et qu'il y ait plus peut-être de tableaux de bord sur les entrées et sur les sorties et intervenir peut-être beaucoup plus fréquemment auprès des autorités pour dire : « On a atteint le quota, stop ». Sauf qu'il faudrait qu'on le fasse trop souvent. Parmi tous les animaux qui entrent, il faut voir qu'il y en a une quantité importante qui sont déjà quasiment morts, mais qui ne sont pas morts. Donc, qui entrent dans les chiffres d'euthanasie.
Une marche blanche devant le pôle animalier Rose-Rosette
Samedi matin, en parallèle de l’assemblée générale de la SPA, une marche blanche a eu lieu à Carrère devant le pôle animalier Rose-Rosette en mémoire de « tous les chats et chiens massacrés ».
Pascale Baudracco, présidente de l’association Les Manicous Bleus, revient sur l’état d’esprit dans lequel a été fait la marche blanche de ce matin.
Je suis en contact avec l’association « Chyen fè Matnik » qui a lancé cette marche. Cette marche, elle a été faite pour honorer la mémoire de tous ces animaux qui ont été euthanasiés. Il faut se dire qu’il y a autour de 5000 animaux par an qui sont euthanasiés, pas à cause de l’AGPAM, car c’est plutôt l’AGPAM qui fait les euthanasies que le SPAM. Ils ont 50 places, parfois ils reçoivent 40 animaux par jour. Ils n’ont pas le choix. Comment voulez-vous recevoir 40 animaux par jour, qu’il faut garder pendant 8 jours selon la loi, si vous n’avez que 50 places ?
Delphine Gille, présidente de l’association des vétérinaires de Martinique, donne son analyse de la situation
Au départ, il y a quand même une confusion entre la Société protectrice des animaux de la Martinique qui gère les adoptions et les abandons, et l’AGEPAM qui est en fait la fourrière. Et la fourrière a une obligation d'accepter les animaux errants, les animaux rapportés par les communes, les animaux méchants parfois. Et à partir du moment où il y a autant d'abandons, jusqu'à 4500, 5 00 animaux par an qui peuvent arriver dans un refuge, on ne peut absolument pas tous les garder. Logiquement, la loi veut qu'il y ait un délai réglementaire pour savoir si des gens ont vérifié s'il n'est pas identifié et si la personne cherche son chien, qu’elle ait le temps de venir le retrouver. Si personne ne vient pas le réclamer, il y a deux solutions : ou la SPA peut le récupérer éventuellement pour le proposer à l'adoption, ou il est euthanasié.
Suite aux accusations dont elle a fait l’objet il y a 10 jours, la SPA envisage d’engager une procédure judiciaire en diffamation.
Le semaine dernière, les services de la DAAF (Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt) ont procédé à une inspection de la SPA de Martinique et la fourrière de l'île. Les services de l'Etat n'ont pas relevé de problèmes majeurs.