[EN IMAGES] L’abolition de l’esclavage célébrée en Martinique

Par 22/05/2025 - 20:48 • Mis à jour le 23/05/2025 - 06:15

Ce jeudi 22 mai, la Martinique commémorait le 177ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage. A cette occasion, plusieurs évènements ont été organisés dans toute l’île. Nous avons assisté à certains d'entre eux.

    [EN IMAGES] L’abolition de l’esclavage célébrée en Martinique
@Mildrey Mergirie-Adele, @~Mégan Bourdon-Cohen et Mélissa Grutus

Ce jeudi (22 mai), la Martinique célébrait le 177ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

Et comme chaque année, de nombreuses manifestations étaient organisées du Nord au Sud de l’île. 

Nos équipes, sur le terrain, ont assisté à certaines de ces commémorations.

Caravane bèlè

Pour la 5e année, la caravane bèlè a sillonné les routes de Martinique.

A l’occasion des commémorations du 22 mai, le convoi organisé par l’association « Bèlè en Wout » a tenu à célébrer la mémoire collective, l’héritage et la résistance des esclavagisés.

Le départ était donné ce jeudi matin au Lamentin, puis direction le bord de mer de Sainte-Luce pour finir à la place Djo Dézormo à Rivière-Pilote.

Au programme, des moments d’échange sur l’histoire, mais aussi des performances de tambouyés, danseurs, chanteurs et militants culturels.

A Tropiques Atrium

L’esplanade de Tropiques Atrium était animée ce jeudi avec la 4ème édition de Sé Ta Nou Menm « Kout Tanbou Matinik ». Près de 200 personnes ont assisté à cet événement musical et culturel autour du tambour et des traditions : danmié, kalennda, bèlè...

A ECOUTER L’ambiance et les réactions dans le public

Au rond-point du Vietnam Héroïque

Autre ambiance, toute aussi chaleureuse et mémorielle à Fort-de-France. Comme chaque année, le rond-point du Vietnam Héroïque a attiré la grande foule pour ce 22 mai.

Des centaines de badauds étaient au rendez vous. Un rituel annuel lancé depuis 23 ans par l'association Twami.

Jean-Claude Belhumeur, président de l'association Twami, insiste sur la symbolique du lieu :  

C'est un lieu symbolique par son emplacement. D’un côté, Didier, à l'époque représentait, entre guillemets, les gens plus aisés. Et puis Schoelcher, Fort-de-France et puis les quartiers de Fort-de-France qui représentaient le côté le plus populaire. Pour nous, c'est un lieu syncrétique qui nous permet de recentrer notre volonté de commémorer à travers un symbole, le tambour, mais surtout de lancer un message pour dire qu'on n'oublie pas.

« Mémorial des nouveaux libres »

A Saint-Pierre, le projet « Mémorial des nouveaux libres » a été présenté en mairie.

Il est porté par l’association Amarhisfa et le Comité marche du 23 mai 1998.

Les maquettes de cette œuvre monumentale, fruit du travail de jeunes étudiants du lycée polyvalent Victor Anicet de Saint-Pierre et du graphiste espagnol Erik Arteaga Eroles, rendront hommage aux 4 402 premiers esclaves affranchis de 1848.

Un projet symbolique, qui inscrit les noms des « nouveaux libres » dans la pierre de la mémoire collective et qui devrait être installé au sein du Jardin Louis Ernoult de la commune.

Pour Alex Bourdon, président d’honneur de l’association martiniquaise de généalogie Amarhisfa, ce projet est essentiel :

Il est important que les Martiniquais sachent l'origine du nom qu'ils portent, parce que pendant très longtemps, on était dans le déni. Cette histoire n'a pas été transmise. Je me souviens d'ailleurs que quand j'étais gamin, j'entendais dire autour de moi Nèg c'est titiri sans famille. Les titiris, on sait ce que c'est, des petits poissons qui apparaissent à l'embouchure des rivières et qui repartent, on ne sait pas pourquoi. Et donc cette comparaison montrait bien qu'on pensait qu'il n'y avait pas de racines profondes chez les descendants d'esclaves et les personnes qui ont des ascendants africains. L'histoire, on l'apprend dans les manuels spécialisés, dans les manuels scolaires, mais on l’apprend également dans les symboles mis dans l'espace public. Et un mémorial, ça peut être allégorique, comme tout ce qu'on a actuellement en Martinique, mais ça peut aussi être un mémorial avec précisément le nom des nouveaux libres. Il y a de la chair dans ça. Ces personnes ont existé et il y a des gens qui portent encore le nom de ces personnes-là.

Exposition « Tan fè tan, tan kité tan »

En parallèle, l’exposition « Tan fè tan, tan kité tan » a été inaugurée dans le jardin de la mairie de Saint-Pierre.

Une exposition qui rend hommage à celles et ceux que l’on surnomme les passeurs de mémoire : grands-parents, conteurs, habitants, chercheurs, artistes...

Une démarche du photographe Sylvain Demange, dont les clichés ponctuent le parcours de l’exposition accompagnés des textes écrits ou choisis par l’historienne Sylvie Meslien.

A ECOUTER Sylvain Demange, l’un des initiateurs de ce projet.


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