Au cimetière de Terreville, les lumières de la Toussaint ravivent le souvenir des défunts

Par 02/11/2025 - 09:38 • Mis à jour le 02/11/2025 - 14:10

Comme chaque 1er novembre, les cimetières de Martinique se sont illuminés en hommage aux défunts. Hier soir, à Terreville, à Schoelcher, familles et proches se sont retrouvés à la lueur des bougies pour se recueillir dans une ambiance empreinte de douceur et de partage.

    Au cimetière de Terreville, les lumières de la Toussaint ravivent le souvenir des défunts
©Inès Khiari

Comme chaque année, le soir du premier novembre, les cimetières de la Martinique s'illuminent en l'honneur des personnes disparues.

Hier (samedi 1e novembre) le cimetière de Terreville, à Schoelcher, était particulièrement animé.

Les familles sont venues nombreuses se recueillir à la lueur des bougies pour rendre hommage aux défunts. Des fleurs ont également été déposées sur les caveaux.

Un moment privilégié pour se retrouver, partager, mais aussi et surtout se souvenir dans une ambiance chargée de tendresse.

« Egayer la tombe familiale »

Alors que le soleil disparaît derrière l'horizon, Alfred allume quelques bougies. La tombe de son défunt père est enfin illuminée. C'est un instant de recueillement tout en sobriété pour lui et ses deux sœurs.

Je ne suis pas très croyant, mais je viens par tradition. Je suis venu auparavant, j'ai nettoyé la tombe. Je reviens avec elles pour apporter quelques fleurs pour égayer un petit peu la tombe familiale.

Alfred perpétue la tradition depuis l'enfance.

Je m'appelle, j'étais gamin. On enjambait les tombes, on courait, on disait caca bougie. On faisait des boules avec les bougies quand elles avaient fondu. Il y avait davantage de personnes qui, à l'entrée, vendaient des cacahuètes, des glaces, des sorbets…

« Ils ne sont pas oubliés »

Sa sœur, Lise, compte adresser, comme chaque année, une prière.

On n'a pas besoin d'être tristes. Croyons à la résurrection. Nous leur devons cette présence. Nous leur disons qu'ils ne sont pas oubliés et que nous continuons de les aimer.

« Vraiment une fête »

Juliette a déposé quelques bougies et des fleurs sur la tombe de son père et de son mari disparus. C’est une tradition à laquelle elle tient, elle aussi, depuis sa tendre enfance.

C'était juste merveilleux. J'étais une petite fille et je voyais des lumières et des fleurs partout. Et mes parents me présentaient des personnes de ma famille que je ne connaissais pas. Et j'ai vraiment d'excellents souvenirs de fêtes de Toussaint. L'année dernière, j'étais aux Saintes pendant la Toussaint et c'était juste magnifique de voir le cimetière illuminé avec les conques à lambi. Ça sent bon, c'est beau, c'est lumineux. Vraiment, c'est une fête.

« Ça a changé »

Mais Juliette constate que désormais, il y a moins de monde qui reste tard dans les cimetières.

Donc, la nuit, c'est moins illuminé qu'autrefois. Je pense que les gens préfèrent venir en fin de journée. Ils vont rester un moment, mais ils ne vont pas rester très tard. Et puis, les cimetières ferment plus tôt aussi. J'ai vu que c'est là, ça ferme à 21 heures, alors que dans mon souvenir, c'était presque toute la nuit. Donc, ça a changé, c'est certain.

« Perpétuer cette tradition »

C’est avec ses parents qu’Andy s’est rendu ce samedi soir au cimetière de Terreville pour rendre hommage à son arrière-grand-mère qu’il n’a jamais connu. Au fil des année, il a appris à apprécier cette tradition

C'est plus pour les parents, c'est plus eux que ça affecte. Mais est là pour rester à côté d'eux. Et c'est vrai qu'au début, je n'aimais pas trop aller dans chaque cimetière, voir chaque tombe. Mais à force, c'est vrai que ça se transmet et ça donne plus envie de se remémorer ce qu'on a pu vivre avec ces personnes. Ça nous toucher plus de perpétuer cette tradition.

Goûter convivial

À quelques mètres, des rires résonnent. Georges, entouré de 12 membres de sa famille, a choisi de célébrer le souvenir de son père autour d'un goûter convivial.

On aime bien ce moment-là. On se retrouve comme si on était avec lui. Chaque année, on vient le voir. Pour nous, il n'est pas mort, il est toujours là.

Cette journée rappelle donc que la mémoire des disparus peut aussi vivre dans la lumière et la chaleur des vivants.


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