Adieu cabines... Adieu publiphones !
Par Jean-Philippe LUDON, @jpludonrci
01/03/2016 - 17:58
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:23
Martinique
D’ici à la fin de l’année 2016, il n’y aura plus de cabines téléphoniques en Martinique. Ainsi, notre île en aura fini avec les publiphones pratiquement un an avant le reste du territoire français.
Victimes d'une désaffection des usagers, les publiphones vont être
démontés sur tout le territoire français dans les deux prochaines années.
En Martinique, ils auront disparu complètement du paysage urbain, voire
rural, dès la fin de cette année 2016.
Il y a seulement deux ans, près de 1200 étaient encore en fonctionnement. Sur les 1197 cabines téléphoniques recensées en Martinique en 2014, seul 29 sont encore disponibles sur des sites privés ou publiques de l’île et notamment à l'aéroport.
A titre de comparaison, il y a vingt ans, la Martinique disposait d'un parc de 784 cabines téléphoniques publiques* à carte ou à pièces. Fort-de-France, la ville capitale, concentrait à elle seule 195 cabines, suivie du Lamentin (71 cabines), de Trinité (33 cabines), des Trois-Îlets (27 cabines)et Schœlcher (23 cabines). Les petites communes rurales ou littorales, à l'instar de Fonds-Saint-Denis ou de Grand-rivière, n'en comportaient pas plus de 3.
Aujourd'hui, les files d’attentes devant les cabines téléphoniques ne sont plus de saison, et déjà depuis bien longtemps. Il en va de même des longues conversations à portes ouvertes entendues aux abords des cabines. Qui ne se souvient pas de ces véritables moulins à parole, squatteurs de cabines qui, non contents de s’y éterniser, se faisaient fort de faire partager leur conversation à tout le voisinage !
Aujourd’hui, avec l'explosion de la téléphonie et de l’internet mobiles, le maintien des cabines téléphoniques est devenu trop cher par rapport à leur usage.
Il faut savoir que l’entretien de ces cabines coûte à l'opérateur téléphonique historique Orange 12 millions d’euros par an. Un peu cher dépensé quand on sait qu’une cabine est utilisée en moyenne moins d’une minute par jour. C’est aujourd’hui 100 fois moins qu’en 2000.
Au printemps 2015, le Senat a voté un amendement à la loi Macron autorisant Orange à ne plus entretenir les publiphones. A une condition tout de même, que le réseau mobile soit suffisamment fiable pour se priver d'une cabine téléphonique.
En France, les cabines téléphoniques seront démontées et recyclées. Quelques unités seront transformées en pièces de musée. D’autres pays ont choisi une autre voie.
A New-York, aux Etats-Unis, les cabines téléphoniques sont transformées en bornes Wi-Fi publiques. Le projet a commencé en 2012. D’ici l’été 2016, 7000 cabines vont connaître cette mutation à Manhattan.
A Londres, un projet similaire a commencé en 2014. Les célèbres cabines rouges sont devenues des “Solarbox”. Grâce à l’énergie solaire, elles permettent aux passants à court de batterie de recharger leurs appareils portables.
Véranika Chyhir,
Jean-Philippe Ludon
@jpludonrci
(*) chiffres tirés de la 5ème édition du Madras (Dictionnaire encyclopédique et pratique de la Martinique, Editions Exbrayat)
Il y a seulement deux ans, près de 1200 étaient encore en fonctionnement. Sur les 1197 cabines téléphoniques recensées en Martinique en 2014, seul 29 sont encore disponibles sur des sites privés ou publiques de l’île et notamment à l'aéroport.
A titre de comparaison, il y a vingt ans, la Martinique disposait d'un parc de 784 cabines téléphoniques publiques* à carte ou à pièces. Fort-de-France, la ville capitale, concentrait à elle seule 195 cabines, suivie du Lamentin (71 cabines), de Trinité (33 cabines), des Trois-Îlets (27 cabines)et Schœlcher (23 cabines). Les petites communes rurales ou littorales, à l'instar de Fonds-Saint-Denis ou de Grand-rivière, n'en comportaient pas plus de 3.
Aujourd'hui, les files d’attentes devant les cabines téléphoniques ne sont plus de saison, et déjà depuis bien longtemps. Il en va de même des longues conversations à portes ouvertes entendues aux abords des cabines. Qui ne se souvient pas de ces véritables moulins à parole, squatteurs de cabines qui, non contents de s’y éterniser, se faisaient fort de faire partager leur conversation à tout le voisinage !
Aujourd’hui, avec l'explosion de la téléphonie et de l’internet mobiles, le maintien des cabines téléphoniques est devenu trop cher par rapport à leur usage.
Il faut savoir que l’entretien de ces cabines coûte à l'opérateur téléphonique historique Orange 12 millions d’euros par an. Un peu cher dépensé quand on sait qu’une cabine est utilisée en moyenne moins d’une minute par jour. C’est aujourd’hui 100 fois moins qu’en 2000.
Au printemps 2015, le Senat a voté un amendement à la loi Macron autorisant Orange à ne plus entretenir les publiphones. A une condition tout de même, que le réseau mobile soit suffisamment fiable pour se priver d'une cabine téléphonique.
En France, les cabines téléphoniques seront démontées et recyclées. Quelques unités seront transformées en pièces de musée. D’autres pays ont choisi une autre voie.
A New-York, aux Etats-Unis, les cabines téléphoniques sont transformées en bornes Wi-Fi publiques. Le projet a commencé en 2012. D’ici l’été 2016, 7000 cabines vont connaître cette mutation à Manhattan.
A Londres, un projet similaire a commencé en 2014. Les célèbres cabines rouges sont devenues des “Solarbox”. Grâce à l’énergie solaire, elles permettent aux passants à court de batterie de recharger leurs appareils portables.
Véranika Chyhir,
Jean-Philippe Ludon
@jpludonrci
(*) chiffres tirés de la 5ème édition du Madras (Dictionnaire encyclopédique et pratique de la Martinique, Editions Exbrayat)
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