Une marche contre la vie chère menée par le RPPRAC et des organisations syndicales
Entre 500 et un bon millier de personnes, selon les estimations, ont quitté le stade de Dillon ce matin pour marcher contre la vie chère. Plusieurs syndicats et membres de communautés religieuses ont répondu présents. Des échauffourées ont eu lieu entre manifestants et policiers.
La mobilisation contre la vie chère se poursuit en Martinique.
Une marche a réuni plusieurs centaines de personnes ce vendredi matin. Les manifestants ont répondu à l'appel du RPPRAC, de la CGTM, de la CDMT ou encore de l'UNSA. La veille, à Dillon, quelques représentants d'organisations religieuses avaient aussi appelé à se joindre au mouvement.
Le convoi a quitté à pied le stade de Dillon en direction des zones commerciales. Sur leur passage, au slogan de « Bésé lé pri », les protestataires ont fait fermer les entreprises le temps de l'avancée du convoi.
« Tous impactés »
« C'est important de manifester son soutien à la cause qui nous touche tous », explique une manifestante interrogée ce vendredi matin.
On est tous impactés par la vie chère. L'alimentaire et les autres produits comme les pièces détachées. Personnellement, je boycotte les hypermarchés depuis le 1er septembre. Cela nous permet de revoir notre façon de consommer. Je vais au marché. J'habite en cité mais je connais du monde à la campagne donc on a toujours quelqu'un qui nous donne un fruit à pain qu'on mange pendant 4 jours parce qu'il faut bien le finir. Cela permet de faire des économies
Alex Duféal, membre de la CGTM et de Combat Ouvrier, insiste sur les raisons de sa participation à cette manifestation :
Nous sommes dans la rue parce que c'est inadmissible de voir les prix augmenter comme ça. Ce sont les distributeurs de la grande distribution qui sont responsables. Il suffit qu'ils baissent les prix et qu'ils augmentent les salaires pour que tout revienne dans l'ordre. Mais comme ils sont têtus, nous sommes aussi têtus. Nous sommes ensemble parce que c'est l'union qui fait la force
Friction avec les forces de l'ordre
Au niveau du pont reliant la zone de Californie à la zone d'Acajou, des frictions ont eu lieu entre les policiers et les manifestants. Les premiers voulaient empêcher le convoi de poursuivre sa route vers l'autoroute. S'en sont suivis des échanges de gaz larcymogènes et de quelques jets de projectiles.
Le récit d'une autre manifestante
La manifestation était vraiment pacifique avec des enfants en tête de cortège et des voitures qui suivaient. Il n'y avaient pas de violences, pas de provocation. En arrivant sur le pont, on a été accueilli par les CRS. Nous avons continué à marcher. On a reçu un peu de lacrymogène et moi j'ai reçu des coups de matraques à la cuisse
Forts de leur nombre, les protestataires ont fini par pouvoir avancer jusqu'au rond point à l'entrée de la zone des Mangles.
18 policiers blessés
Dans un communiqué ce vendredi, la préfecture précise que les forces de sécurité intérieure « ont refusé l'accès à la zone d'activité en raison des risques avérés d'entraves illégales à la circulation, de dégradations de biens, d'intimidations, de menaces et d'insultes et autres troubles à l'ordre public récurrents, depuis plusieurs semaines, à proximité des enseignes concernées »
Face à ce refus, la manifestation, que certains qualifient de "pacifique", s'est transformée en attroupement violent : les forces de sécurité ont immédiatement, et dans la foulée, essuyé des jets de pierres et de planches cloutées préparées et amenées sur les lieux par des militants en nombre, allant au contact physique des policiers qui ont répliqué, conformément à leurs règles d'engagement, en faisant usage de la force
18 policiers ont été blessés lors de cette confrontation.
Le préfet de Martinique rappelle que le droit de manifester, qui constitue un droit fondamental en République, s'exerce dans le cadre d'un Etat de droit et des consignes de sécurité établies par l'autorité administrative.
Mouvement collectif
Ils ont interrompu leur manifestation après avoir fait fermer les magasins, Mr Bricolage et Décathlon. Rodrigue Petitot, président du RPPRAC insiste sur l'importance de ce mouvement collectif.
Il nous avait été reproché à la première attaque de ne pas avoir consulté les syndicats. Vous voyez que nous sommes sur une deuxième vague. Cette fois-ci nous faisons peuple avec les syndicats et les instances religieuses qui sont avec nous aujourd'hui. On vient au coeur des zones, faire fermer les magasins. Nous marchons ensemble dans le même combat. Nous allons synchroniser les opérations pour faire plier la grande distribution. Nous faisons peuple
Avant de repartir à pied vers le stade Dillon, Gabriel Jean-Marie, secrétaire général de la CGTM a appelé à une mobilisation demain devant le centre commercial Génipa.
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