Les syndicats de France-Antilles veulent des précisions sur les offres
Une partie des organisations syndicales de France-Antilles réclament des précisions sur les offres de reprise du quotidien. Les salariés ont jusqu'au 6 juin pour étudier ces propositions. Cependant des divisions pointent au sein du personnel du groupe de presse.
Une partie des représentants du personnel de France-Antilles Martinique et de France-Antilles Guadeloupe a tenu une conférence de presse mardi en Martinique. Les sections CDMT pour le Martinique et UTT/UGTG pour la Guadeloupe ont fait part de leur crainte et de leurs doléances dans la période de turbulences que traverse le journal. Ces organisations représentent particulièrement les ouvriers d'imprimerie et les techniciens de l'entreprise de presse.
Les deux syndicats réclament notamment des rendez-vous avec les deux repreneurs en lice à savoir AJR Participations et la société She Tree. "Aujourd'hui aucun des deux ne nous rassure sur le modèle économique que l'on veut pour notre journal. Il n'y a pas de véritable vision de l'avenir dans les offres. Ils ne disent pas si ils vont développer le numérique. Vont-ils changer la ligne éditoriale du journal ? C'est pour ça qu'il faut qu'on les rencontre pour qu'ils nous expliquent", affirme Willy Anastase délégué syndical UTT/UGTG de France-Antilles Guadeloupe.
Même son de cloche à CDMT. L'offre de AJR Participations qui prévoit la conservation de tous les salariés du groupe mais avec la reconversion d'une partie du personnel de l'imprimerie tout comme l'offre de She Tree qui prévoit 89 suppressions de poste ne sont pas acceptables en l'état. "Il faut un entretien avec les repreneurs pour affiner, pour avoir plus de visibilité sur les offres. La variable d'ajustement n'était que le personnel. En 2014, 67 personnes sont parties et le déficit est toujours là. Ce qui montre bien que ce n'est pas le personnel le problème", affirme Christophe Laventure, délégué du personnel CDMT de France-Antilles Martinique.
Tensions entre journalistes et imprimeurs
Cette prise de position pour l'étude approfondie des deux dossiers de reprise pourra-t-elle apaiser les tensions qui semblent poindre au sein du personnel ? En effet, la création d'une société de journaliste quelques jours avant le passage au tribunal le 9 mai 2017 n'est pas du goût des autres organisations syndicales. "Nous déplorons cette cration de société. Au niveau syndical nous apparaissons divisés. Si c'est pour défendre la ligne éditoriale du journal, pourquoi pas ? Mais je rappelle que les journalistes ont 5 représentants délégués du personnel au comité d'entreprise. En faisant ça c'est injurieux pour le reste du personnel et ce dernier est très remonté sur le positionnement des journalistes", affirme Christophe Laventure.
Les journalistes, eux, estiment nécessaire leur prise de position. Dans un tract diffusé par le SNJ section France-Antilles Martinique ils appellent leurs collègues à ouvrir les yeux sur la position des autres syndicats qui seraient favorables à l'offre de She Three et à la suppression de 89 postes. "Comment un syndicat peut-il, sans réagir, envisager la mise à la rue de 89 familles ? Comment des collègues peuvent-ils vous demander d’être complices d’un tel « crime social » ? Ils nous montent les uns contre les autres. Ils prennent la rédaction comme cible, et blanchissent les vrais responsables", peut-on lire.
Les journalistes se positionnent ainsi de facto en faveur de l'offre de AJR Participations.
Pour rappel c'est le 6 juin 2017 que le tribunal de commerce de Fort-de-France se penchera sur les offres des repreneurs. D'ici là l'unique quotidien de Martinique, de Guadeloupe et de Guyane est toujours placé en liquidation judiciaire avec poursuite de l'activité.
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