À La Trinité, des agents municipaux en droit de retrait avant une prochaine grève illimitée
Les agents de la commune dénoncent des conditions de travail dégradées. Un mouvement social à l’appel du syndicat CGTM/SOEM/FSM-FA FPT perturbera dès ce matin 7h (10 mars) les services et plus fortement dès ce jeudi.

Les agents de la ville de La Trinité vont entamer ce lundi matin un droit de retrait, avant de se lancer dans une grève illimitée à partir de jeudi prochain. Le mouvement social, initié par le syndicat CGTM/SOEM/FSM-FA FPT, affectera de nombreux services publics : écoles, crèches, police municipale…
Les parents sont invités à prendre leurs dispositions, les structures d’accueil des enfants étant directement concernées par cette mobilisation.
Une souffrance au travail dénoncée
À l’origine de cette mobilisation, les agents dénoncent des conditions de travail dégradées et une pression psychologique grandissante.
« Pression, mise en danger… Il y a une souffrance réelle dans les services municipaux », alertent les représentants syndicaux.
Un cas en particulier amplifie les tensions : celui de Michèle Latouche, directrice générale des services (DGS) de la commune, qui a récemment tenté de mettre fin à ses jours. Selon les agents, cette tentative serait directement liée à une mise à pied prolongée qu’ils jugent injustifiée.
Une sanction controversée
La DGS, Michèle Latouche, a été sanctionnée pour l’usage d’une carte essence de la collectivité avec des dépenses estimées à 4 000 euros. Le conseil de discipline avait statué sur un remboursement de la somme et une mise à pied de 15 jours.
Mais l’ancien maire aurait imposé une sanction bien plus lourde : une mise à pied de 19 mois sans traitement. Une décision confirmée malgré une demande de révision déposée par l’intéressée auprès de l’actuelle maire.
« Elle a été reçue pour demander la confirmation de la sanction initiale de 15 jours et un échelonnement du remboursement. Une semaine plus tard, elle a appris que la décision des 19 mois avait déjà été signée. C’est ce qui l’a poussée à ce geste désespéré », confie l’un des agents.
La goutte qui fait déborder le vase
Thierry Pierrodé, secrétaire général du syndicat CGTM/SOEM/FSM-FA FPT, reconnaît les désagréments causés par la grève, mais insiste sur l’urgence de la situation.
Si c’est comme ça qu’on arrive à se faire comprendre, on passe par ce genre d’extrémité. Malheureusement, c’est comme ça qu’ils le comprennent. On s’excuse auprès des parents pour la gêne que l’on va occasionner. Franchement, on ne voudrait pas en arriver là. Mais il faut aussi que les parents comprennent que c’est aussi pour le bien-être de leurs enfants.
Le syndicat formule plusieurs revendications, qu’il juge urgentes à traiter : pérennisation des emplois, mise en conformité des locaux, et surtout prise en compte du mal-être psychologique des agents.
On veut que les négociations soient ouvertes, que ce soit sur le temps complet, la pérennisation des emplois, les conditions de travail dans les locaux. Et surtout, il faut prendre en compte l’état psychologique des collègues. Le cas de Madame Latouche a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, mais cette pression existe depuis longtemps.
Dans l’attente de discussions, les parents sont invités à garder leurs enfants.
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