9ème jour de grève à la Brasserie Lorraine
Soutenus par la CGTM FSM, une partie des salariés est mobilisée devant l'entrée de l'usine.
Le point sur la grève
Les salariés demandent une augmentation de salaire, un meilleur paiement des heures de nuit ou encore la titularisation des intérimaires.
En fin de semaine dernière, la direction avait pourtant assigné certains salariés pour "trouble manifestement illicite", mais a été déboutée. Le juge des référés avait alors proposé une médiation qui a été acceptée par les deux parties.
Avant cette proposition, la direction avait toutefois déjà mis en place une conciliation chapeautée par Maitre Alain Miroite. Elle n'a cependant guère avancé, comme le regrette Florence Gineau, membre du comité de direction de la Brasserie Lorraine.
La direction est toujours restée dans le dialogue. Je rappelle que la semaine dernière, les grévistes ne se sont pas présentés au point de rencontre proposé par le conciliateur. Nous estimons par ailleurs que nous avons avancé sur un certain nombre de choses, comme les heures de nuit qui sont payées de 1 heure à 5 heures du matin et majorées de 20 %. Nous demandons donc aux grévistes de se tourner vers le tribunal compétent pour trancher sur ce point, mais nous ne comprenons pas en quoi il peut être bloquant pour la poursuite des négociations.
Une guerre de tranchées
Grévistes et direction dénoncent donc chacun de leur côté un climat social tendu. Sur notre antenne vendredi dernier (1er avril), la direction pointait du doigt la responsabilité du délégué syndical. Ce dernier ferait pression sur les salariés et l'objet d'une plainte pour harcèlement par un autre employé.
Des propos que dénoncent Jocelyn Lamon, secrétaire général adjoint de la CGTM FSM.
Le délégué syndical n'a été visé que par la plainte d'un salarié qui est quasiment devenu le bras droit du patron aujourd'hui. Cette plainte est donc clairement orchestrée par l'employeur. D'abord, parce qu'il est enragé que le tribunal l'ait débouté. Ensuite, parce qu'il veut diviser le personnel. Je rappelle que le délégué syndical est très respecté dans l'entreprise, il a permis de nombreuses titularisations et promotions. La CGTM FSM le soutient bec et ongles.
Cette grève pourrait en tout cas pénaliser les clients de Brasserie Lorraine et provoquer des pénuries si elle perdure, comme Florence Gineau l'explique à Adeline Courson.
Et la bière, dans tout ça
Par ailleurs, un autre point de conflit a été soulevé hier par les salariés présents sur le piquet de grève. A l'occasion d'une conférence de presse, ils ont en effet accusé la direction de mettre à mal la qualité de la bière Lorraine en vendant des produits non-conformes. En cause, la présence d'une bactérie détectée par le laboratoire de la société.
De son côté, la direction accuse les grévistes de chercher à nuire à la réputation de la marque, car cette bactérie ne serait pas impropre à la consommation. Elle pourrait en revanche altérer le goût de la bière. Pour s'assurer que les fût peuvent bien être vendus, avec une date de péremption raccourcie, la direction a contacté le directeur qualité monde de Heineken.
En tout état de cause, la bière Lorraine continue d'être reconnue sur la scène internationale. Cet après-midi, le Monde Selection, un institut de qualité international qui juge les produits de plus de 90 pays chaque année à Bruxelles, a décerné deux prix à la Brasserie Lorraine pour son édition 2022 : deux médailles d'argent, une pour sa bière blonde, et une autre pour la bière Corsaire.
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