Journée Mondiale du Diabète : le risque d'amputation est 30% plus élevé en Martinique que dans l'Hexagone
Le diabète touche 11,5% de la population martiniquaise, soit le double de la France Hexagonale. Le diabète peut être dangereux s'il n'est pas détecté à temps et peut mener à l’amputation.
À l’occasion de la Journée mondiale du diabète, ce jeudi 14 novembre, il est essentiel de rappeler que cette maladie ne se limite pas à un excès de sucre dans le sang. Loin de là. Le diabète entraîne des complications graves, et parmi elles, le pied diabétique, une affection souvent méconnue qui peut conduire à des amputations.
Entre 10 et 15% des diabétiques développent des plaies chroniques aux membres inférieurs, parfois si graves qu’elles nécessitent une intervention chirurgicale radicale.
Causés par des plaies chroniques
En Martinique, les chiffres sont préoccupants : le diabète touche 11,5% de la population, soit deux fois plus qu'en France hexagonale, où la prévalence est de 5,7%. Cette forte incidence se traduit également par un taux d’amputations des membres inférieurs, 30% plus élevé que dans l’Hexagone.
Créé il y a cinq ans au Centre Hospitalier Universitaire de Martinique, le centre de cicatrisation MadiCicat se consacre aux soins des plaies chroniques des membres inférieurs, en particulier celles liées au diabète.
Ce centre offre aux patients une expertise médicale essentielle pour éviter les complications graves.
Victor Ragald Severin, 70 ans, est l’un des patients suivis en hôpital de jour.
Ça fait très longtemps que je viens ici, parce que je sais qu'il y a un bon docteur qui avait guéri mon pied. À un moment, il était vraiment mauvais, c’est-à-dire qu'on pouvait même le couper. Le médecin m'a dit : Dès que le socle coule, le pied guérit
Diabétique depuis 15 ans, il raconte l’importance de cette prise en charge.
À ÉCOUTER Témoignage de Victor Ragald Severin
Ce n'est pas facile, il faut toujours prendre beaucoup de précautions, marcher avec des chaussures, ne pas manger n'importe quoi. Je suis obligé de vérifier tous les matins le taux de sucre dans le sang. Si c'est bon ou pas bon. Je suis obligé de faire attention à ne pas boire de soda, de rhum. Même quand on fait la dialyse, il ne faut pas manger n'importe quoi, comme l'orange, les mangues, les bananes, c'est très contraignant. Je suis obligé de vivre avec mais je prends des précautions, sinon on n'est pas bien, on est malade
Une approche spécialisée pour prévenir l’amputation
La prise en charge au MadiCicat repose sur une approche complète, comme l’explique la docteure Nathalie Dupont Lenglin, cheffe du centre.
Quand on parle de plaies chroniques, ce sont des plaies qui existent depuis au moins trois semaines. Nous, on prend en charge des plaies qui durent depuis plusieurs semaines, plusieurs mois, voire beaucoup plus. Plus vite la plaie est traitée, plus elle a de chances de cicatriser. On commence par un bilan global pour détecter toute artériopathie ou neuropathie, qui sont souvent à l'origine des plaies.
Le centre ne se limite pas aux soins de surface. Les équipes s’assurent d’une prise en charge pluridisciplinaire : bilan vasculaire, traitements de revascularisation en cas de blocage artériel, et soins spécifiques en cas de neuropathie.
La prévention des plaies repose également sur la détection précoce de la neuropathie, une complication fréquente du diabète qui peut entraîner des ulcérations, souvent localisées sous le pied.
Les centres spécialisés comme MadiCicat jouent un rôle vital dans la prévention des amputations. En ce jour de sensibilisation mondiale, il est plus que jamais essentiel de rappeler que la lutte contre le diabète est une priorité de santé publique.
Retrouvez tous les matins, du lundi au vendredi (9h-12h), C’est La Vie Décryptage présenté par Florence Treuil et Julie.
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