Augmentation des décès : des employés du secteur funéraire témoignent

Par 19/08/2021 - 11:14 • Mis à jour le 19/08/2021 - 12:13

Au cours de la journée d’hier, dix personnes sont mortes du covid 19 en Martinique. Depuis deux semaines sur l'antenne de RCI la lecture d’avis d’obsèques dure une heure, parfois plus. C'est une donnée factuelle indéniable, le nombre de décès a augmenté.

    Augmentation des décès : des employés du secteur funéraire témoignent

Hier, mercredi 18 août, une fleuriste a témoigné sur nos ondes et notre site de l'impact de l'épidémie sur son activité. Le secteur funéraire est bien évidemment également en première ligne.

Le nombre important de décès nécessite toute une organisation dans les communes où ont lieu les funérailles et les inhumations. Leur nombre est actuellement multiplié par trois ou quatre par jour, toutes causes de décès confondues.

Les familles qui n’ont pas de caveaux peuvent recourir aux fosses communales à condition que le décès ne soit pas lié au Covid. Pour d’autres, c’est le système D, elles s’organisent avec les proches, qui peuvent recevoir la dépouille dans leurs tombes.

La place pour les défunts commence à manquer dans certaines communes

Saint-Louis SAINT-PIERRE, plus connu sous Kokiyol, est le responsable du cimetière de Rivière-Pilote. Il décrit un rythme d'enterrements très soutenu. Il a même du prêter main forte aux autres employés pour l'ouverture des caveaux

Sa cho anlè nou, i ni moun ka mo' pa twa, kat, senk. Nou za pasé ti tchoké... Sé tchoké nou ka tchoké pou éséyé mété moun an tè

Il indique que plusieurs défunts ne possèdent pas de caveaux. Ainsi, les deux cercueils d'un couple décédé au même moment ont du être inhumés à même la terre pour leur permettre de reposer ensemble. Les ouvriers ont dû creuser eux-mêmes le trou.

Milo qui travaille également au cimetière de Rivière-Pilote exprime son désarroi :

Là on attend une autre personne pour l'enterrer en pleine terre ! On a même pas le temps de souffler, Cet après-midi il y a une autre cérémonie. C'est très éprouvant pour nous les ouvriers, on serre les dents, mais ... on fait avec

Une situation moins critique au François mais tendue

Francis Courla, le responsable du cimetière de la commune précise qu'ils ont de temps en temps des décès Covid. Les défunts qui n'ont pas de tombes devraient être enterrés dans les fosses communales mais il n'y plus de place.

Nous sommes obligés de trouver d'autres solutions et de les mettre dans les caveaux familles. Si on n'avait pas trouvé de solution à ce moment, ils auraient été incinérés

Le funéraire, un métier qui se féminise

La mort, c’est le lot quotidien de Murielle Bonheur, elle travaille depuis peu au cimetière du François, et vit de plein fouet la flambée d’enterrements dans sa commune.

Très impliqué dans ses tâches et face à des personnes frappées par le deuil, Murielle arrive à suivre le rythme, elle doit se montrer disponible et investie, tout en restant professionnelle même lorsqu'elle connaît les familles, étant elle-même franciscaine.

Elle constate également depuis fin juillet, début août, une augmentation des enterrements.  

Murielle Bonheur témoigne au micro de Myrtha Paller

 

 

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