L'élection à la CTM et l'onde de choc de la fusion indépendantiste-départementaliste

Par 12/12/2015 - 00:30 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:27

A 48 heures du 2ème tour de l’élection à l’Assemblée de Martinique, les prises de positions de soutien aux deux listes restées en lice se multiplient… souvent à l'aune du coup de théâtre du mardi 8 décembre. En l'occurrence l'annonce d'une fusion des listes Alfred Marie-Jeanne et Yan Monplaisir. Et elles émanent entre autres du monde syndical.

    L'élection à la CTM et l'onde de choc de la fusion indépendantiste-départementaliste
Si la CGTM-Joachim-Arnaud ne prend pas position en tant que syndicat, c’est néanmoins par la voix d’un des militants emblématiques de l’histoire syndicale des deux dernières décennies qu’elle transparait.
Se définissant comme militant CGTM, Jean-Noël Lamain interroge dans un communiqué « pour les travailleurs : quel choix pour le 2ème tour ? » mais pour tout de suite indiquer une évidence à ses yeux..

D’emblée, il estime que « les salariés ne sauraient être absents de ce débat, ni renvoyer dos à dos « Grand Sanblé pou ba péyi-a an chans » et « Ensemble Pour une Martinique Nouvelle ».
Et le militant cégétiste vise directement la fusion des listes d’Alfred Marie-Jeanne et Yan Monplaisir, sans d’ailleurs jamais les désigner par leur nom, ni celui de ces leaders.

Son jugement est sans appel : cette « alliance, écrit-il, (…) révèle une sinistre imposture dont les conséquences risquent d’être lourdes pour les travailleurs, et plus généralement les défavorisés de ce pays ».

La raison ? La présence sur l’une des deux listes d’ « un des pires représentants du gros patronal local ». Mais elle ne semble pas être la seule.
Jean-Noël Lamain demande en effet à la « population laborieuse », au moment d’exprimer son choix dimanche, de s’en souvenir. Mais aussi des postures et déclarations anti-populaires des uns et des autres, prononcées tout au long du mouvement social de février-mars 2009.

Comme à la CGTM, ce sont des militants de la CDMT, en l’occurrence Roger Lanoix et Tania Depercin (secteur privé), Robert Régina et Alex Perry (santé) qui considèrent de leur côté que « face à l’impudence de la fusion des listes contre nature » (…) « les travailleurs (sont) en danger ». Ils soulignent entre autres « l’indécence du jeu d’alliance que nous venons de vivre (…) » « qui interroge, à la fois sur l’engagement politique, le respect des valeurs et les conséquences pour les travailleurs ».

Les quatre militants cdmtistes évoquent des dettes sociales du chef d’entreprise Yan Monplaisir qu’ils « soupçonnent de vouloir utiliser la CTM pour les effacer » et la passion du pouvoir de l’ancien président de Région Alfred Marie-Jeanne « qui avait déserté lors du conflit de 2009 en méprisant les salariés en grève » et dont « l’objectif est d’être le premier président de la CTM ».

Selon eux, c’est un « couple hors norme » qui « n’augure rien de bon pour l’avenir des salariés ». Dans ce contexte, leur confiance va à Serge Letchimy, « le seul candidat à proposer clairement (…) la mise en œuvre renforcée des conditions de travail des salariés et l’instauration d’une conférence sur le dialogue social (…). « Nous faisons le choix volontaire, écrivent-ils, de continuer à faire évoluer positivement la Martinique avec Ensemble Pour une Martinique Nouvelle ».