Cap Nord obligée de répercuter l'augmentation des frais de gestion des ordures sur la taxe sur les ordures ménagères
Les habitants des 18 communes de la communauté d’agglomération Cap Nord Martinique verront leur Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) augmenter en 2025. Le taux passe de 17,5 % à 19 %, une décision que les élus présentent comme modérée mais indispensable pour faire face à la hausse des coûts liés à la gestion des déchets.
Cette augmentation vise à compenser l’inflation sur les dépenses de collecte, de transport et de traitement, des charges devenues particulièrement lourdes pour la collectivité. Aujourd’hui, la gestion des déchets représente 40 % du budget de fonctionnement de Cap Nord, soit 25 millions d’euros.
Selon les estimations, cette hausse de la TEOM permettra de couvrir 75 % des dépenses, contre 70 % jusqu’à présent.
Un service coûteux
Pour Dominique Flamand, directeur général adjoint à l’aménagement, aux infrastructures et à la logistique de Cap Nord, cette décision reflète avant tout une nécessité économique :
Pour Cap Nord, aujourd’hui, les déchets représentent 40 % du budget de fonctionnement, soit environ 25 millions d’euros. Une partie — près de 11 millions — est reversée au SMTVD, le reste couvrant les coûts de collecte, les bornes de tri, et le service Tri Bo Kay.
Ce dernier service, unique en Martinique, permet de collecter les déchets directement au plus près des foyers.
Cap Nord est la seule collectivité à mettre en place le Tri Bo Kay, avec environ 260 opérations par an sur l’ensemble du territoire, pour plus de 1 000 tonnes de déchets collectés.
Mais ce service de proximité a un coût, d’autant que les dépenses en carburant et transport ne cessent d’augmenter, d'où la nécessité, pour les contribuables d'augmenter leur participation.
Un effort collectif
L’augmentation de la TEOM n’atteint pas le niveau recommandé par la Commission d’évaluation des ressources et des charges (CERC), qui avait suggéré une hausse jusqu’à 25 % pour couvrir totalement le coût du service. Cap Nord a donc choisi une hausse contenue, estimant qu’elle restait soutenable pour les contribuables.
Au-delà de la question budgétaire, le directeur général adjoint insiste sur la responsabilité partagée entre la collectivité et les citoyens.
La politique des déchets ne dépend pas uniquement de Cap Nord. Elle concerne chacun de nous. Aujourd’hui, deux tiers du contenu des bacs à ordures ménagères pourraient être valorisés ou triés.
Le développement des filières de recyclage et des gestes de tri est donc essentiel pour maîtriser les coûts.
Quand les déchets sont bien triés, la facture finale diminue, car les filières de valorisation prennent en charge leur traitement.
Un enjeu écologique et économique pour le territoire
Pour Cap Nord, la gestion des déchets est non seulement un défi financier, mais aussi un enjeu environnemental majeur pour la Martinique.
Nous vivons sur une île : l’espace n’est pas extensible. La salubrité, l’attractivité et l’équilibre économique du territoire dépendent directement d’une gestion efficace des déchets », conclut Dominique Flamand.
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