Procès Letchimy : le président du conseil exécutif de la CTM assure "avoir suivi la procédure à la lettre"
Ce jeudi (20 novembre) marque le dernier jour du procès Letchimy au tribunal correctionnel de Paris. Le président du conseil exécutif de la CTM est jugé depuis lundi (17 novembre) aux côtés du maire de Fort de France Didier Laguerre, de son premier adjoint Yvon Pacquit et de l'ancien Directeur Général des Services de la municipalité, Max Bunod. Tous les quatre sont poursuivis pour «détournement de fonds publics», recel et tentative.
Dans le viseur du parquet national financier, les conditions de départ à la retraite, en tant qu'agent de la ville de Fort de France, de Serge Letchimy en 2016, alors qu'il était au même moment député. Un cas de figure qu'il juge incompatible.
De son côté, Serge Letchimy dit avoir fait "confiance à l'administration" et "suivi la procédure donnée à la lettre". Didier Laguerre n'a fait qu'"appliquer la règle" qui s'imposait à lui en tant que maire et Max Bunod, pour qui "il n'y avait pas d'autre solution" dans ce dossier retraite, ne s'est "pas posé la question" d'une éventuelle incompatibilité entre un mandat de député et une carrière d'agent territorial.
Ce sont là les lignes de défense de trois des quatre prévenus qui se sont succédé ce mercredi à la barre. Le quatrième, Yvon Pacquit, a estimé que sa "place ne devrait pas être là" et a même fait part de son étonnement d'être cité et convoqué dans cette procédure."Mon intervention sur ça a duré 30 secondes" a clamé le premier adjoint, accusé dans ce dossier d'avoir signé un mandat de paiement.
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Des arguments peu convaincants
Pour le Parquet National Financier, les prévenus ne pouvaient pas ignorer cette situation contraire au principe de séparation des pouvoirs et à la règle des non-cumuls. Serge Letchimy, alors en "détachement" de la municipalité depuis 15 ans, n'aurait pas dû bénéficier de cette réintégration, qui, par ailleurs, lui a ouvert la possibilité de toucher trois mois de traitements, pendant des congés exceptionnels accordés, le temps que son dossier soit instruit selon la mairie. À cela s'ajoute une importante prime d'incitation au départ anticipé à la retraite et le versement de pensions pour une somme totale qui avoisine les 200 000 euros.
Les deux procureurs vont prononcer leurs réquisitions. Elles pourraient être lourdes. Serge Letchimy et Didier Laguerre risquent notamment des peines d'inéligibilité avec exécution provisoire.
Ce qui voudrait dire la fin immédiate, même en cas d'appel, de leurs mandats respectifs à la CTM et à la mairie de Fort de France. Et si Serge Letchimy a indiqué vouloir cesser d'être élu "en 2026", Didier Laguerre, lui, a confirmé qu'il comptait bien se représenter aux prochaines élections municipales.
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