Le procès Letchimy s'est ouvert au tribunal correctionnel de Paris dans une ambiance tendue
Le procès de Serge Letchimy s'est ouvert ce lundi (17 novembre) devant le tribunal correctionnel de Paris. Le président du conseil exécutif de la CTM est jugé aux côtés du maire de Fort-de-France Didier Laguerre et de son premier adjoint Yvon Pacquit, ainsi que de l'ex DGS de la capitale foyalaise Max Bunod. Tous les quatre sont poursuivis pour «détournement de fonds publics» et «recel».
Selon le parquet national financier, les faits remontent à 2016, année durant laquelle Serge Letchimy aurait bénéficié d’un dispositif de retraite prévu pour un agent de la ville de Fort-de-France, tout en exerçant simultanément son mandat de député.
Pour la justice, cette situation contreviendrait au principe de séparation des pouvoirs et à la règle de non-cumul, rendant impossible l’octroi de ces avantages à un parlementaire en activité.
Dès l’entame de l’audience, le tribunal a examiné une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par la défense de Didier Laguerre. Celle-ci a été rapidement rejetée, permettant au président de passer à la lecture d’un long rapport retraçant l’ensemble du dossier : signalements de la Chambre régionale des comptes, transmission au parquet de Fort-de-France, reprise de l’enquête par le Parquet national financier, ainsi que les multiples étapes procédurales qui ont suivi.
Letchimy défend sa probité
Premier prévenu appelé à la barre, Serge Letchimy a choisi de faire une déclaration liminaire avant même de répondre aux questions sur sa personnalité et son parcours. Il y a récusé toute intention de dissimulation.
Après quarante ans de vie politique, à aucun moment ma probité n’a été remise en cause. J’ai toujours eu la volonté d’une grande transparence et intégrité.
L’interrogatoire sur les conditions de sa réintégration dans les effectifs municipaux doit se poursuivre mercredi.
Silence médiatique des prévenus
À l’issue de cette première journée, aucune des parties n’a souhaité s’exprimer. Le dossier est sensible, les enjeux politiques importants et les échéances électorales à venir ajoutent une dimension supplémentaire à ce procès très attendu.
Les auditions de Didier Laguerre, Yvon Pacquit et Max Bunod suivront celles de Serge Letchimy. Tous devront répondre aux accusations de détournement de fonds publics, recel ou complicité, formulées par le Parquet national financier.
Le procès doit se poursuivre tout au long de la semaine, avant que le tribunal ne se retire pour délibérer.
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