Procès Charley Cazal : une 14ème victime témoigne de son cauchemar
La veille du dernier jour de procès de Charley Cazal devant la Cour d'assises de Fort-de-France, ce jeudi 10 avril, une jeune femme qui, au moment des faits avait 17 ans, s’est exprimée sur l’agression sexuelle qu’elle a subit par le rappeur martiniquais en 2016.
Si au début de ce procès hors normes, elles étaient six à se constituer parties civiles, elles sont aujourd'hui quatorze à vouloir libérer la parole. Hier(10 avril), pour ce quatrième jour d'audience, la journée a été marquée par le témoignage de cette nouvelle victime.
Le chanteur de KokoLéchel, aussi connu sous le surnom de MOB, est accusé de 22 viols, dont 13 sur des victimes mineures.
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Un mode opératoire identique
Dans une ambiance lourde, une 14 ème victime témoigne à la barre. Une jeune femme qui avait déjà porté plainte contre le chanteur en juillet 2016, mais dont la procédure avait été classée sans suite.
Âgée de 17 ans à l'époque des faits, elle explique avoir rencontré Charley Cazal par l'intermédiaire de sa cousine. Le premier contact se fait sur Facebook, puis vient la rencontre physique. Comme les autres plaignantes entendues avant elle, elle décrit un mode opératoire identique.
Le jeune homme vient la chercher, l'emmène dans un endroit isolé... Il lui impose une fellation, une pénétration, et profère des menaces à plusieurs reprises. D'un ton affirmé, elle évoque les conséquences sur sa vie: une dépression profonde, et un rejet de tout contact physique avec les hommes. Aujourd'hui, dit-elle, c'est grâce au soutien de son entourage qu'elle a trouvé la force de témoigner à nouveau.
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Face à elle, Charley Cazal reste impassible. Il s'est tout de même exprimé brièvement sur sa personnalité: il raconte une enfance difficile, une consommation de drogues très jeune, et affirme avoir lui-même subi des violences sexuelles.
Une expertise psychiatrique refusée
La journée a aussi été marquée par le rejet de la demande d'expertise psychiatrique supplémentaire introduite par la défense en début de procès.
En fin d'audience, la cour examine cette demande, formulée par la défense en début de semaine. L'avocat de l'accusé soutient que son client ne peut suivre les débats en raison d'un traitement antipsychotique débuté après la dernière expertise.
Les parties civiles et l'avocate générale s'opposent fermement, affirmant que l'accusé est parfaitement capable de participer à son procès. La présidente de chambre rejette finalement cette demande.
Une décision que regrette l'ancien bâtonnier Philippe Sénart, avocat de Charley Cazal :
Il y a bon nombre d'experts, psychologues et psychiatres qui se sont succédés pour indiquer les effets délétères de l'haldol, pour indiquer que c'est un médicament extrêmement fort qui a des effets sédatifs et nous aurions voulu qu'au moins un médecin se penche sur le cas de Monsieur Cazal et vienne indiquer s'il est en état de suivre son procès ou pas. La juridiction a estimé qu'elle avait suffisamment de compétences médicales pour considérer que, comme il a répondu à un certain nombre de questions fusent avec un certain retard.
Ce vendredi, le procès entre dans sa dernière journée. De nouvelles victimes doivent témoigner avant les réquisitions et le verdict attendu en fin de journée.
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