Opération Scotopelia : plus de 1 000 cartouches interceptées et près de 30 interpellations
L’opération de lutte contre les trafics illicites baptisée Scotopelia, conduite discrètement par la gendarmerie depuis trois mois, a permis d’importantes saisies en Martinique. Les résultats ont été présentés ce mercredi matin (14 mai) à l’état-major de la gendarmerie à Fort-de-France.
Lancée à l’initiative du préfet Etienne Desplanques, Scotopelia est une opération de sécurisation nocturne menée par les gendarmes, en particulier aux abords des plages et des ports de pêche.
Chaque semaine, entre 70 et 120 militaires ont été déployés discrètement sur le littoral, en embuscade. Depuis le lancement de l’opération en janvier 2025, 14 embarcations ont été interceptées selon le préfet de la Martinique, Etienne Desplanques.
Dans ces 14 yoles, on a trouvé 1 000 cartouches d’armes. Ce sont majoritairement des armes récentes, des 9 mm, des glock, des taurus… On trouve aussi quelques armes longues. Beaucoup de ces armes viennent des États-Unis. Elles circulent ensuite via les Antilles, via Saint-Lucie via la Dominique.
30 interpellations
Près de 30 suspects ont été interpellés. Les gendarmes ont saisi différentes marchandises illégales mais aussi 3 armes à feu et plus de 1000 cartouches.
Le procureur de la Martinique, Yann Le Bris, a précisé la suite des arrestations.
Si nous disposons de charges suffisantes, ce qui est souvent le cas puisque les personnes sont interpellées avec de la marchandise interdite, elles sont présentées rapidement au parquet. La plupart font l’objet de comparutions immédiates ou de procédures de plaider coupable. Elles sont généralement condamnées à des peines de prison ferme.
Selon le procureur, aucune distinction n’est faite entre les trafiquants de nationalité française et ceux venant des îles voisines.
Il n'y a pas de différence fondamentale de traitement judiciaire en fonction que la personne soit en situation régulière ou irrégulière, en tout cas, dans le prononcé de la peine. La seule chose qui va changer, c'est qu'une fois que la peine sera exécutée, les personnes en situation irrégulière seront expulsées et renvoyées dans leur pays d'origine.
Une mobilisation collective attendue
Malgré le dispositif mis en place, les autorités insistent sur la nécessité d’une participation active de la population locale. Le général Yvan Carbonnel, commandant de la gendarmerie de Martinique, a souligné :
Il est fondamental que la population nous aide, même anonymement. Beaucoup l’ont fait via le 17, par courrier ou en venant directement à la gendarmerie. C’est grâce à ce type d’alerte qu’on peut mieux cibler les zones à risque. Il faut qu'à un moment, les gens qui habitent la Martinique nous disent: J'ai vu qu'à tel endroit, régulièrement, il y avait un sujet de trafic ou un sujet de débarquement de gens et de matériel ou de matières qui nous paraissent un peu suspects.
En complément de l’opération Scotopelia, l’Etat renforce aussi les moyens pour lutter contre le narcotrafic. Deux radars de surveillance maritime vont être bientôt déployés, un hélicoptère H160 pour les garde-côtes et un drone hauturier de longue endurance pour la marine nationale.
De nouveaux scanners au port et une intensification de la coopération régionale sont également annoncés.
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