Face à la flambée de la violence en Martinique, le sentiment d’impuissance d’un syndicat de police

Par 10/06/2025 - 15:50

Après le meurtre d'un jeune homme à Sainte- Luce dans la nuit de dimanche à lundi (du 8 au 9 juin), le 16ème depuis le début de l’année en Martinique, un syndicat de police tire la sonnette d’alarme. Face à l'ampleur des homicides et des trafics, les forces de l'ordre dénoncent leur impuissance.

    Face à la flambée de la violence en Martinique, le sentiment d’impuissance d’un syndicat de police
Photo d'illustration

Un nouveau drame s’est produit dans la nuit de dimanche à lundi (du 8 au 9 juin), en Martinique.

Un homme âgé de 25 ans a été tué par des tirs d’armes à feu dans la commune de Sainte-Luce, lors d’un braquage qui a mal tourné.

Le ou les tireurs ont ouvert le feu alors que la victime se trouvait sur sa moto, sur le parking d’un restaurant, où déroulait une soirée festive.

Un deux-roues volé

Un deux-roues avec lequel les suspects ont quitté les lieux.

Un homme de 37 ans, un policier de profession qui se trouvait là par hasard, a également été touché par un tir.

Blessé à l’épaule, il a été transporté vers les urgences du centre hospitalier de la Martinique.

L’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Fort-de-France.

16ème homicide depuis le début de l’année

Il s’agit du 16e homicide commis en Martinique au cours du premier semestre 2025, le 13e par arme à feu.

Entre le 11 mai et le 9 juin, ce sont 7 hommes, tous âgés de moins de 45 ans, qui ont perdu la vie par armes à feu.

Au lendemain du 15e meurtre survenu jeudi dernier en Martinique, Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, avait condamné « ces actes ignobles » et s’était engagé à faire évaluer « l’ensemble des moyens de l’État engagés en Martinique » et d’en renforcer l’action « si nécessaire ».

« Toujours pas d’effectifs supplémentaires »

Après ce nouvel homicide, à Sainte-Luce, les forces de l'ordre dénoncent un sentiment d'impuissance.

Manque de moyens, explosion des trafics, hausse des armes en circulation, un syndicat de police tire la sonnette d'alarme.

Josias Claude, secrétaire départemental/Unité SGP Police, dénonce des faits inadmissibles, une délinquance galopante et l’absence d’effectifs supplémentaires, malgré les relances.

C'est une réaction une nouvelle fois de colère. Ces faits sont inadmissibles, mais j'ai l'impression que nous passons notre temps à être commentateur de ce qui se passe sur notre territoire, avec beaucoup de blessés et de tués par balle, ce qui dénote une délinquance galopante dans notre île. Et nous constatons, malgré toutes les relances faites par les organisations syndicales, notamment la nôtre, qu'il n'y a toujours pas d'effectifs supplémentaires pour pouvoir juguler et tenir le terrain en Martinique par rapport à toutes ces violences. Ce n'est pas le manque d'effectifs qui cause ces morts. Maintenant, lorsque vous avez un certain nombre de faits constatés en Martinique qui sont en augmentation exponentielle depuis des années et que dans le même temps, vous avez une baisse des effectifs, je ne pense pas qu'on puisse avoir d'autres départements qui sont à notre point. Je l'avais déjà dénoncé précédemment, mais la CDI qui tient le terrain et qui est présente sur la voie publique, quand vous perdez la moitié de vos effectifs entre 2011 et aujourd'hui, vous êtes dans l'incapacité de tenir le terrain comme vous auriez dû pouvoir le faire. Donc maintenant, les délinquants s'adaptent très vite à la situation.
 


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