28ème homicide : aux Terres-Sainville, la résignation des habitants face à la violence

Une nouvelle fusillade mortelle a eu lieu hier soir (mercredi 24 septembre), à Fort-de-France.

Un jeune homme de 18 ans a été pris pour cible par deux individus en scooter vers 22 heures, dans le quartier des Terres-Sainville.

Malgré son transfert au CHU, il est décédé vers 23 h 30.

C’est déjà le 28ᵉ homicide depuis le début de l’année en Martinique.

Une enquête de police est ouverte pour éclaircir les circonstances de ce drame.

Sur place ce jeudi matin, les riverains se disent résignés face à cette violence qui s’installe.

C'est dans la rue de l'Ouvrier Albert que les premiers coups de feu ont été tirés.

« J'ai entendu encore quatre coups de feu »

Robert était en train de dîner quand il a entendu les détonations.

Quand j'ai regardé, j'ai vu un jeune en train de courir et une moto. Ils étaient à deux sur la moto, en train de le poursuivre après les trois coups de feu. Ma voiture était à côté, je suis allé la regarder, on ne sait jamais. Et puis là, après ça, j’ai entendu encore quatre coups de feu. Même sur ma voiture, il y a du sang. C'est de pire en pire. Ça fait 30 ans que j'habite ici. Je n’ai jamais vu ça. Ce n'est pas normal tout ça. Ce n'est pas normal…

Peur pour ses enfants

Cette riveraine explique surtout craindre pour la sécurité de ses enfants.

J'ai une grande fille et j'ai deux garçons. Avec cette violence, je pense que demain, je ne pourrais même pas les envoyer à la boutique acheter une sucrerie. Ce sont des gens qui viennent dans le quartier la plupart du temps. On ne les connaît pas.

« Je vois des choses tous les jours »

C'est dans la rue parallèle, la rue Cremieux, que le jeune homme attaqué s’est réfugié. Il est entré dans le hall d'un immeuble, où d'autres coups de feu ont été tirés depuis l'extérieur.

En apprenant la nouvelle ce matin, ce riverain a hésité à ouvrir son commerce, mais il ne se dit pas surpris.

Je vois des choses tous les jours. Toute la journée, je vois des choses. Je me dis que ce n'est pas possible. Il y a des gens qui ne peuvent pas se permettre la journée de faire certaines de choses. C'est devenu normal pour un tas de monde.

De plus en plus de violence

Un peu plus loin, Karl, qui travaille aux pompes-funèbres, affirme que les habitants du quartier ne craignent pas pour leur sécurité.

C’est un quartier qui est exposé de plus en plus à la violence. C’est triste à dire, mais il y a de plus en plus de gens de l'extérieur qui viennent, donc ça fait de plus en plus de conflits. Des fois, c'est pour pas grand-chose et ça finit en drame.

Alors que les riverains semblent se résigner face à une violence qui s’exprime de façon régulière, l’élue du quartier, Catherine Michalon appelle à des actions immédiates et coordonnées. 

A ECOUTER Catherine Michalon, élue du quartier