Une masterclass pour apprendre à planter sans eau en plein carême
Une masterclass de permaculture en plein carême pour apprendre comment planter et récolter sans eau. Une formation de la SCOP MétaSystème à laquelle ont assisté quelques passionnés de jardinage. La prochaine se tiendra jeudi 8 mai.

Planter sans eau, en plein carême. C’est la proposition de cette Masterclass de trois jours, organisée par la SCOP MétaSystème
En 2024, la Martinique a connu une sécheresse particulièrement sévère, entre février et avril, marquée par des déficits pluviométriques historiques.
Jeudi 1er mai, cinq passionnés de jardinage étaient réunis au Saint-Esprit, dans une ambiance intimiste, pour des conseils adaptés aux besoins de chacun.
Durant toute une matinée (de 7 h 30 à 13 h 30), ils ont exploré des thèmes comme l’anthropie et ont intégré divers exemples de production de système naturel durable et résilient.
La permaculture
Jimmy Lagrandcourt, gérant de la SCOP MétaSystème, est à l’initiative de cet évènement. Il explique la genèse de ce cours d’agriculture raisonnée.
On est en plein carême et on a eu cette difficulté qui est remontée et qui remonte à chaque fois qu'on a un carême important. Le but final pour les participants, c'est de gérer mieux leurs ressources en eau, de pouvoir connaître le potentiel hydrique de leur terrain et de produire de l'alimentaire sain avec un minimum d'eau. En Martinique, les agriculteurs comme les particuliers sont soumis à cette ressource qui ne coule pas au robinet. Et nous, on les oriente vers de nouvelles solutions avec la permaculture en les dirigeant vers un nouveau paradigme.
Le « tapis coco »
Un de ces systèmes, le « tapis coco », est expliqué par Jimmy Lagrandcourt.
Le tapis coco est l'une des techniques qu'on a créées à Metasystème et qui a déjà fait ses preuves dans le Nord Caraïbe, au Prêcheur. Il est multifonctions et très bien adapté à la problématique des pesticides de désherbage et de ruissellement, de ravinement des eaux. Et donc le tapis coco est l'une des méthodes très importantes qu'on va inculquer aux gens parce qu'il a beaucoup d'avantages, surtout dans le recyclage de certaines matières organiques dont on ne sait quoi faire sur l'île.
« Pendant le carême, rien ne pousse »
Des leçons particulièrement instructives pour Simone, 71 ans, qui rêve de jardin partagé et d’autonomie alimentaire et recherche toutes les techniques pour optimiser sa pratique.
Je plante des aubergines, des courgettes, des tomates, de la banane, des pitayas, des choux pommés, des choux chinois... Je veux être autonome sur le plan alimentaire. Ça fait cinq ans que je le fais, mais ce n’est pas facile, surtout pendant le carême où rien ne pousse. Alors quand j'ai vu planter sans eau, je me suis dit ouf la solution. Ce matin, j'ai beaucoup appris parce que chez moi, j'ai des cocotiers. Je coupe des cocos que je bois et moi je pensais qu'il fallait absolument broyer les cocos. Et là j'ai appris que ça fait une réserve d'eau selon la façon dont c'est utilisé. Je trouve ça formidable. Et puis dans mon jardin, je vois déjà mon allée en tapis de coco.
« Intéressant et enrichissant »
Pour Bayard, 66 ans, l’apprentissage de la permaculture est un savoir nécessaire pour faire face aux épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents.
On s'en rend compte qu'il pleut moins souvent en Martinique et plus en même quantité. D'ailleurs, le niveau des nappes phréatiques est beaucoup plus bas maintenant. Donc là, ça se ressent. J'ai appris beaucoup de choses : comment irriguer un terrain, comment planter et comment préparer son sol. Je faisais des choses expérimentalement, mais il y a des choses que je ne maîtrisais pas et que j'ai apprises aujourd'hui. C'est très intéressant et enrichissant. J'ai des petites notions en permaculture, donc ça me permet d'approfondir ce que je ne maîtrisais pas à fond. Moi, je plante de tout. J'ai réussi à planter des agrumes, j'ai planté aussi bien des ignames, de la patate, des bananes. Et je me suis battu à faire tout ça dans des boîtes. Là, ça va me permettre de faire autrement.
Des masterclass sont prévue durant le mois de mai, tous les jeudis fériés. Informations à retrouver sur les réseaux sociaux de MétaSystème. A noter que la masterclass coûte 50 euros par jour.
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