Saison cyclonique : « La moindre tempête est désormais référencée » affirme Bruno Benjamin
À l’approche de la saison cyclonique, le fondateur du site Ouragans.com a partagé ses analyses lors de l’invité de la rédaction de RCI, ce mardi 27 mai, aux côtés d’Erika Govindoorazoo.
Il est moins connu en Martinique, mais son nom circule dès qu’un cyclone menace la Caraïbe.
Depuis la Guadeloupe, Bruno Benjamin observe, décrypte et transmet. Il est le président de l’association Ouragans.com, une plateforme d’alerte et de sensibilisation créée en 1998.
Transmettre des informations fiables
Invité de la rédaction ce mardi 27 mai, à quelques jours du début officiel de la saison cyclonique, il a expliqué ce qui l’a poussé à créer ce site :
Je suis passionné de météorologie. Je suis tombé dedans en 1979, puis une deuxième fois en 1989 avec les ouragans David puis Hugo. Et puis petit à petit, ayant eu des parents dans l'enseignement, j'ai commencé à m'intéresser au phénomène cyclonique en allant chercher dans les bibliothèques des informations sur ce que c'était. Et puis avec l'arrivée d'Internet, j'ai créé un site en 1998, baptisé deux mois après sa naissance Ouragans.com, parce que je m'étais rendu compte à l'époque qu'il n'y avait aucune source francophone pour avoir des informations fiables sur les cyclones : à la fois leur fonctionnement, leur histoire, leur suivi en direct.
Pour rappel, la saison cyclonique débute officiellement le 1er juin.
Une activité cyclonique en hausse
Si le temps s’est montré capricieux il y a quelques jours, Bruno Benjamin se montre prudent mais confiant pour la suite.
On est dans une phase neutre et la phase neutre est plutôt favorable à l'activité cyclonique, contrairement à El Niño qui est plutôt suppresseur, ou La Niña qui est plutôt favorable. Ce sont des données pour l'ensemble du bassin, pas pour les Petites Antilles ou la Martinique ou la Guadeloupe en particulier. Mais en fait, on se base pour indiquer si une année sera active ou pas sur les 30 dernières années. C'est vrai qu'à cette période-là, il y avait en moyenne 14,4 tempêtes par an.
Mais cette moyenne a changé. Depuis une décennie, l’augmentation des phénomènes identifiés modifie la perception du risque :
Il faut quand même tenir compte d'un phénomène important : depuis à peu près dix ans, la barre s'est relevée. La moyenne s'est relevée. On constate qu'il y a 18 tempêtes en moyenne par an. On a pris l'habitude chaque année d'entendre qu'il y a plus de phénomènes. Pourquoi ? Parce que le nombre de phénomènes moyens chaque année a augmenté, tout simplement. D'autre part, il y a encore quinze ans, on ne repérait pas tous les phénomènes. Les petits phénomènes qui duraient quatre ou cinq jours n'étaient pris en compte qu'à la fin de la saison, en faisant une analyse. Maintenant, la moindre tempête tropicale qui apparaît, ne serait-ce que pour 18 heures, est référencée.
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