Maintenance nautique en Martinique : 8 lycéens partent se former pour mieux revenir
Grâce à une convention entre les deux établissements, 8 élèves en maintenance nautique au lycée Raymond Néris partent se former en alternance au lycée Eric Tabarly mais seront accueillis par des entreprises de Martinique, dans ce cadre.
Avis aux amateurs de nautisme, les métiers de la mer recherchent de nouveaux talents. Dans le cadre d’une convention inter-campus entre les lycées Néris (Marin) et Tabarly (Sables d’Olonne - Académie de Nantes), une rencontre a été organisée, hier (lundi 27 mai) à 10h. Elle a réuni les lycées concernés, mais aussi les élèves et les entreprises partenaires.
Grâce à cette convention, 8 élèves du lycée Néris poursuivront leurs études en maintenance nautique, à 8000 kms de nos côtes, au lycée Tabarly des Sables d’Olonne.
La formation se poursuivra en alternance, entre l’Hexagone et la Martinique, dans le cadre d’un contrat d’apprentissage avec 8 entreprises martiniquaises.
Une grande première
C’est une grande première pour cette formation, comme l’explique Antoinette Palver, proviseure du LP Raymond Néris.
Nous sommes sur une île où il y a des besoins énormes identifiés par les entreprises. Nous formons des élèves en maintenance nautique et les entreprises nous disent très souvent que les élèves ont besoin d’être confortés dans leur choix, de performer dans leur métier et c’est important qu’ils puissent continuer car il n’y a pas de poursuite d’études en Martinique. Cela leur permet d’être employables à l’issue de leurs études. Mais on voulait garantir le fait qu’ils reviennent au pays. Nous avons identifié des entreprises qui ont répondu présentes car demandeuses et surtout des élèves qui souhaitaient continuer dans cette voie.
Graziella Bourdais, gérante de Skipper Antilles Charter, est la responsable de l’une de ces entreprises. Ce dispositif, elle l’attendait depuis longtemps et ne cache pas son enthousiasme.
Ça fait un moment qu’on soulève ce problème aux établissements et aux autorités supérieures. J’ai une petite entreprise et l’idée, c’est d’avoir le maximum de locaux qui représentent la Martinique, notre activité. Aider les jeunes, pour moi, c’est important car on a beaucoup d’avenir dans ces métiers du nautisme et on a de moins en moins de personnes qui travaillent ici et qui viennent de la Martinique. C’est, à mon avis, un manque de communication et d’échanges alors qu’il y a beaucoup de potentiel. Le fait de pouvoir le faire, avec le Campus des Métiers de la Mer et le Lycée Professionnel Maritime, c’est une chance et je suis très contente de pouvoir développer cette partie là, même à ma petite échelle.
Pour Lionel Vialet, directeur du Campus des Métiers de la Mer en Martinique, il s’agit clairement de consolider le cursus des jeunes Martiniquais, afin qu’ils reviennent travailler dans nos territoires.
Sur certains secteurs, on a des formations qui vont jusqu’au Bac mais il manque une possibilité de poursuivre leurs études en Martinique pour monter en compétences, dans la logistique, la maintenance nautique. Les jeunes doivent muscler un peu leur CV pour être en mesure de répondre aux besoins des professionnels sur place. Ce parcours en lien avec le Campus du Nautisme des Pays de la Loire et du Lycée Tabarly vise à permettre à ces jeunes de suivre cette formation en alternance. Il y aura deux allers et retours pendant l’année. Le but, c’est qu’ils puissent rester et travailler en Martinique
Pascal et Ewen, 17 ans, font partie des étudiants qui s’envoleront bientôt pour les Sables d’Olonne. Tous deux se sont tournés vers les métiers nautiques pour leur haut potentiel d’employabilité et ont hâte de commencer leur alternance.
J’aimais bien la mécanique et je voulais faire la mécanique automobile mais ma mère m’a conseillé de faire maintenance nautique car il y a plus de débouchés et nous sommes entourés d’eau », confie le premier. « Moi, j’attends d’apprendre de nouvelles choses, d’acquérir de nouvelles compétences. Dans le lycée Tabarly, par exemple, on fait de la chaudronnerie. On a déjà signé un contrat pour l’entreprise ici. Cela nous permet de nous responsabiliser et de voir autre chose
Les deux se voient travailler en Martinique.
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