Une stabilisation fragile de l’économie martiniquaise selon l’IEDOM
L’activité économique semble marquer une pause après les tensions de fin 2024, selon la dernière note de l’IEDOM. Mais entre faible consommation, stagnation de l’emploi et incertitudes persistantes, les signaux restent mitigés.
L'économie martiniquaise amorce une phase de stabilisation sans pour autant retrouver un véritable élan. C'est ce que révèle la note de conjoncture publiée par l’Institut d’Émission des Départements d’Outre-mer (IEDOM) pour le premier trimestre 2025.
L’indicateur du climat des affaires repasse au-dessus de la moyenne, à 100,6 points. Ce frémissement positif intervient après une fin d’année 2024 tendue, marquée par des conflits sociaux liés à la vie chère et une forte défiance des entreprises.
Des signaux positifs, mais déjà en recul ?
Philippe Jock, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Martinique, reste mesuré :
Je pense que les chiffres du mois d'avril sont moins bons. On repart déjà sur des observations à la baisse. Ce qu'il faut retenir aussi, c'est que le niveau de défaillance des entreprises reste élevé et les audiences du Tribunal Mixte de commerce restent très chargées avec de nombreuses entreprises qui sont en procédé collectif.
Derrière ces données, l’IEDOM observe une consommation toujours atone, une stagnation de l’emploi, et une reprise de l’investissement qui tarde. Le recul de l’inflation constitue la seule embellie notable, mais son impact sur les prix à la consommation reste trop léger pour entraîner un redémarrage net de la demande.
La prudence reste de mise
Philippe Jock salue la résilience du tissu économique local mais reste prudent.
Les entrepreneurs martiniquais sont des entrepreneurs particulièrement résilients qui ont l'habitude des crises. Le sentiment, c'est que le plus gros de la crise est passé et donc on retrouve au niveau du climat des affaires la moyenne de longue période, mais il y reste beaucoup d'incertitude sur l'avenir. Il faut prendre ces informations avec précaution.
Il souligne aussi que les très petites entreprises, particulièrement vulnérables, ne sont pas consultées dans l’enquête de l’IEDOM. Dans ce contexte, les chefs d'entreprises restent prudents.
L'économie martiniquaise semble avoir évité le pire, mais le meilleur, lui, se fait encore attendre.
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