Grève des Vedettes tropicales : la colère des habitants des Trois-Îlets

Par 08/08/2024 - 07:39 • Mis à jour le 09/08/2024 - 09:16

Plusieurs semaines après l’arrêt des navettes maritimes entre les Trois-Îlets et Fort-de-France dans le cadre du droit de retrait des salariés, la grogne monte d’encore un cran chez les riverains.

    Grève des Vedettes tropicales : la colère des habitants des Trois-Îlets
Image d'illustration

Dans un groupe WhatsApp d’usagers, plusieurs habitants ont annoncé quitter les Trois-Îlets tout bonnement à cause de la grève. Le mouvement de grève initié, alors que la desserte maritime est désormais assurée par un nouveau délégataire du service public, impacte au quotidien leurs conditions de vie et de travail.

Des habitantes désemparées témoignent. L’une d’entre elles a déjà fait ses cartons.

Je suis une maman d'une jeune lycéenne qui est scolarisée au lycée Schœlcher. Et là, on subit la troisième grève des vedettes tropicales en moins de six mois. Nous étions obligés de partir à 5h30 le matin, des Trois-Îlets, pour s'assurer de ne pas rester bloquée dans les embouteillages avant l'heure de démarrage de ses cours. Et parfois, elle devait attendre de 6h15 avec moi dans mon bureau, parfois jusqu'à 10h00, parce qu'elle n'avait des cours qui ne commençaient qu'à 10h00. Ça a eu des effets sur leur qualité de sommeil, sur leurs résultats scolaires, sur leurs qualités de vie et sur leur vie sociale. Compte tenu de la situation qui ne semble pas trouver de solution, nous avons décidé en famille de déménager.

Une décision difficile pour cette famille qui a déjà ses habitudes, ses repères et ses relations dans la commune.

Ce n'est pas une décision facile puisqu'il faut savoir aussi que quand on est installé sur une commune, on crée une vie sociale, une vie sportive, une vie amicale. Donc, on rompt avec cette vie-là. On ne peut pas compter sur ce service public, donc on part. C'est problématique parce que la commune des Trois Îlets, aujourd'hui, son attractivité, outre la dimension touristique, est liée au fait qu'il y a des vedettes. Demain, s'il n'y a plus de vedettes ou si elles dysfonctionnent, nous n'aurons que des vacanciers ou des retraités. Il n'y aura plus de travailleurs.

L’autre habitante qui a accepté de témoigner, elle, hésite encore, mais n’exclut pas l’idée de déménager.

La principale raison, c'est la santé qui en pâtit, la fatigue, donc on tombe malade plus facilement, les frais aussi sur la voiture. S'ils reprennent avant septembre, ça montre qu'il y aura vraiment une vraie volonté de reprendre un vrai service. Mais s'ils attendent septembre pour reprendre, pour moi, ça sera décisif de partir. Si ça n'a pas repris avant septembre, je pense que je vais partir. J'ai toutes mes attaches aux Trois-Îlets, tout mon environnement est aux Trois-Îlets. Si je trouve l'occasion, l'appartement qui me plaît, je n'hésiterai pas à partir.

Pour l’heure, les navettes sont toujours à quai, mais un protocole d'accord devrait être signé ce jeudi entre les salariés et le nouveau délégataire Blue Lines pour une reprise de l'activité dès ce vendredi. 

 


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