TRANCHES D'HISTOIRES : l'incendie de la rue Sadi-Carnot en 2007

Par 23/12/2017 - 15:49 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:08

"Tranches d'histoires" revient aujourd'hui sur l'un des plus terribles incendies qui a frappé la Guadeloupe le 21 décembre 2007. En plein achats de noël, le centre ville de Pointe-à-pitre est bondé de monde. Personne ne s’attend au drame qui se prépare dans un commerce chinois de la rue Sadi-Carnot. Une catastrophe qui fera 8 victimes au total.

    TRANCHES D'HISTOIRES : l'incendie de la rue Sadi-Carnot en 2007

Nous sommes en milieu d’après-midi, le bazar chinois comme tous les autres magasins redouble de travail afin d’offrir aux passant des produits pour les préparatifs du réveillon de noël. Dans le local situé en face d’un magasin de chaussure, se trouvent plusieurs clients et employés. Catiuska et Marie Colombo, mère de 51 ans et sa fille de 25 ans étudiante en métropole venue passer les fêtes, René Robert Joingy un retraité, bien connu des commerçants pointois, Stéphane Lucbernet 39 ans, voisin venu acheter des gobelets, Ling-ling Ji 25 ans, employée du magasin chinois et son bébé de 1 an.

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Arrive alors une bande de jeunes adolescents. C’est la sortie des classes, le groupe est bien excité. Les enfants chahutent et s’amusent avec des pétards comme le font beaucoup d’autres en cette période festive. En passant devant l’étalage du bazar, ces derniers sont attirés par la présence importante de feux d’artifice et pétards en tout genre. Une aubaine pour eux. Ils décident de s’en procurer illégalement selon des témoignages, mais ils sont chassés du commerce. Par représailles peut-on supposer, un jeune lance alors un de ses propres pétard dans l’établissement.

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La réaction est immédiate. Les 500 kilos de marchandises dangereuses prennent feu et c’est la catastrophe. Un brasier s’en suit piégeant les occupants à l’intérieur du magasin dépourvu de sortie de secours à l’arrière. Parmi les personnes présentes, Daryl Moulin 16 ans, un des adolescents de la bande qui n’a pas réussi à sortir avant le geste malheureux de son camarade. Les flammes gagnent rapidement du terrain. Sortir de cet enfer devient impossible. Seul Saïd Fadoul, un commerçant venu porter secours, parvient à traverser le mur de feu. Il sera récupéré en très mauvais état, brûlé à 80%, il décédera quelques jours plus tard des suites de ses blessures. Les autres victimes sont décédées dans l’incendie le jour même. Les secours rapidement avertis n’ont rien pu faire pour sauver les occupants du commerce. Freinés en partie par la circulation difficile et les rues étroites du centre-ville. Le temps d’arriver sur place, le feu était déjà trop imposant. Il leu a fallu plusieurs heures jusqu’au soir pour venir à bout des dernières fumées. Les corps calcinés des victimes ont été retrouvés par la suite dans les décombres.   

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C’est toute la Guadeloupe qui est sous le choc. Comment un simple pétard a-t-il pu ôter la vie à 8 personnes ? Un geste inconscient d’un adolescent aux lourdes conséquences. Divers témoignages indiquent que l'incendie a été déclenché par ce jet de pétards, combiné à la présence massive de produits du même genre sur les étalages du bazar.

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Au bout de sept ans de procédure, plusieurs personnes ont été mises en cause et jugées. Le gérant du bazar chinois écope de 4 ans de prison avec sursis, le propriétaire du bâtiment qui ne disposait pas d’issue de secours de la même peine. Le maire de Pointe-à-Pitre de l'époque est condamné quant à lui à 2 ans avec sursis. Des poursuites à leur encontre pour des manquements aux principes de sécurité.

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Les quatre mineurs impliqués directement dans l’incendie sont à leur tour jugés mais devant le tribunal pour enfants. Un seul, celui qui a lancé le pétard, est reconnu coupable d'homicide involontaire. Il écope de 18 mois de prison dont 2 fermes. Les trois complices à 6 mois dont 4 avec sursis, 5 mois dont 4 avec sursis, et 3 mois avec sursis.

 

Sources & Images: Le Monde, France-Antilles archives,

 


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