Les conduites suicidaires en hausse chez les jeunes Guadeloupéennes selon un rapport de Santé Publique France

Les femmes, et en particulier les 18-24 ans, apparaissent en première ligne. Elles représentent les deux tiers des prises en charge aux urgences et 16,5 % des passages pour tentatives de suicide. Chez les hommes, la proportion atteint 4,6 %, mais les conséquences sont souvent plus dramatiques : trois décès sur quatre par suicide concernent des hommes.

En 2024, 270 passages aux urgences pour gestes auto-infligés ont été enregistrés, soit une hausse de 12 % par rapport à 2023. Parmi eux, 103 ont nécessité une hospitalisation, principalement pour auto-intoxications médicamenteuses (43,5 % des cas).

Une tendance post-Covid

Pour Marc Ruello, épidémiologiste à Santé publique France, cette évolution s’inscrit dans un contexte marqué par la crise sanitaire.

Depuis la pandémie, on observe une tendance à la hausse, en particulier chez les jeunes femmes de 18 à 24 ans, mais aussi chez les plus jeunes, entre 11 et 17 ans. Les raisons précises ne sont pas encore décrites, mais un mal-être profond semble amplifier le phénomène.

Selon lui, les tentatives de suicide sont souvent un appel à l’aide. Elles débouchent plus souvent sur une hospitalisation chez les femmes, tandis que chez les hommes, elles se traduisent plus fréquemment par un décès.

Entre vigilance et prévention

Paradoxalement, si les passages à l’acte augmentent, le nombre de décès par suicide est en baisse : 31 décès ont été recensés en 2023, contre davantage les années précédentes.

La prévention reste un enjeu majeur. Le numéro national 31 14 connaît un fort recours en Guadeloupe, avec 765 appels enregistrés en seulement sept mois. De plus, le programme Sentinelle, déployé avec l’Agence régionale de santé, assure un suivi des personnes après une tentative grâce à des volontaires formés.