Mise à l’écart du professeur Larifla : la crise s’enlise au service de cardiologie du CHU
Depuis près d’un mois, le service de cardiologie du CHU est en ébullition après la mise à l’écart contestée de son chef, le professeur Laurent Larifla. La décision de la direction a provoqué une grève du personnel et une pétition interne pour réclamer son maintien.
C’est une crise sans précédent au cœur du CHU de Guadeloupe.
Depuis près d’un mois, le service de cardiologie est en ébullition après l’éviction contestée de son chef, le professeur Laurent Larifla.
Un conflit qui met en lumière des tensions profondes entre la direction et le personnel, mobilisé pour défendre à la fois un homme et un service jugé essentiel à la santé publique.
Entre accusations de manœuvres en coulisses, grève du personnel et appels au dialogue, retour sur une affaire qui secoue l’hôpital général.
À l'origine, c'est une décision du directeur général du CHU et du président de la commission médicale d'établissement d'écarter le professeur Larifla de la chefferie de service qui a mis le feu aux poudres. Une décision que le cardiologue conteste fermement, dénonçant des manœuvres en coulisses et une mise à l'écart injustifiée.
J’ai appris la nomination d'un chef de service par intérim en même temps que le reste du personnel, par une simple note de service qui a annonçait que la chefferie du service de cardiologie avait été confiée au chef de pôle, qui est neurologue.
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Grève et pétition interne
Depuis, le personnel du service de cardiologie est entré en grève, soutenu par le syndicat UTS-UGTG. Une pétition interne a même circulé pour réclamer le maintien du professeur Larifla à la tête du service, salué pour son rôle dans la structuration du pôle et la préparation du transfert vers le nouvel hôpital.
Cette décision est lourde de conséquence. Elle met en péril l'organisation du service et son fonctionnement. On comprend bien que la nomination d'un médecin qui n'est pas compétent dans la discipline pose problème. Ça met en danger le service, le projet de service et également l'organisation du service.
La situation a pris un tournant inédit depuis début septembre, lorsque la direction a désigné une neurologue pour assurer la chefferie par intérim du service de cardiologie. Une première en France, selon le professeur Laurent Larifla, doutant que la remplaçante ne se serait jamais présentée depuis sa nomination.
La chef de service intérimaire ne s'est pas présentée dans le service à ce jour et n'a pas rencontré le personnel, ce qui plus est dans un contexte particulièrement important. Il y a eu une grève qui a été déclarée, donc ça a donné une raison supplémentaire de s'adresser au personnel et également le contexte de préparation du nouvel hôpital qui est extrêmement important.
« Pas de médiation engagée »
Face à la contestation grandissante, la direction du CHU a assuré que le professeur Larifla n'a pas été licencié, ni suspendu et dit vouloir apaiser le climat.
Elle a mis en place une médiation sous la férule du Dr André Atallah, mais sur le terrain, la tension reste vive.
Le personnel dénonce l'absence de dialogue réel malgré les appels du préfet à renouer le contact.
Il n'y a pas de médiation engagée. Il y a eu à un moment des propositions de médiation, mais qui ne portaient pas sur les sujets et sur les désaccords qui étaient à l'origine de mon éviction. C'est une fausse information de dire qu'il y a eu une médiation.
Appel au dialogue
Un mois plus tard, le bras de fer se poursuit. Pour le professeur Larifla comme pour le personnel mobilisé, l'enjeu dépasse les querelles internes. Il s'agit, disent-ils, de défendre la qualité des soins et la reconnaissance du travail accompli par toute une équipe.
L’équipe s’est très rapidement mobilisée. L’équipe médicale et l'équipe paramédicale ont fait savoir leur désapprobation et leurs inquiétudes. Ça révèle à la fois une non-considération ou une faible considération pour les équipes médicales et paramédicales qui se mobilisent autour de leur projet. On est depuis plus d’un mois en grève sans contact et sans négociation. C'est préoccupant, en tout cas, de voir cette absence de dialogue alors que le problème est effectivement sérieux.
En tout cas, un appel au dialogue que partagent désormais de nombreuses voix dans l'attente d'une issue apaisée à ce conflit qui fragilise le desservi stratégique du CHU de la Guadeloupe.
La direction du CHU ne souhaite pas s'exprimer. Une médiation serait en cours, selon elle. Quant à l'Agence régionale de santé (ARS), elle évoque la réserve électorale. Affaire à suivre.
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