Ecarté de la direction du service de cardiologie du CHU, le professeur Larifla sort du silence
Plusieurs semaines après avoir été écarté de la direction du service de cardiologie du CHU de Guadeloupe, le professeur Laurent Larifla sort du silence. Selon lui, il est probable que « des projets non formulés » soient « à l’origine de cette prise de décision ».
Le professeur Laurent Larifla sort du silence plusieurs semaines après la décision de la direction du CHU de Guadeloupe de ne pas le maintenir à la tête du service cardiologie.
Une réorganisation est en cours et c’est un professeur de neurologie qui a été nommé pour encadrer le service.
Le professeur Larifla conteste cette décision et estime que les arbitrages du directeur de l’hôpital et de la Commission médicale d’établissement, je cite, « ne vont pas dans l’intérêt de la santé publique ».
« Aucun chef de service en cardiologie »
Le cardiologue guadeloupéen évoque « des raisons inavouables » qui seraient à l’origine de sa mise à l’écart.
Mon éviction et remplacement par un médecin neurologue, on voit mal comment ce serait une décision à même d‘améliorer les choses. Il n’y plus de chef de service puisque le chef de service par intérim ne s’est jamais présenté dans le service. Actuellement, il n’y a aucun chef de service en cardiologie.
« Un mode de non-discussion »
Interrogé vendredi dernier par notre rédaction à l’issue d’une rencontre avec les syndicats, le directeur du CHUG, Eric Guyader, a précisé que la décision avait été prise « collectivement ». Ce que conteste en bloc le professeur Larifla.
Quand on entend le directeur général dire qu’il y a eu de nombreuses concertations, on est vraiment choqués. Je peux vous dire que pendant les deux dernières années écoulées, ni le directeur général, ni le président de la CME, ni le chef de pôle ne m’ont convoqué une fois pour qu’on discute de tous les sujets dont ils parlent. Il y a clairement un mode de non-discussion qui consiste à imposer des sujets qui n’ont pas été discutés et qui ont été validés probablement quelque part par quelques individus qui ne représentent pas des spécialistes de la discipline.
« Quel est ce projet ? »
Le professeur Larifla affirme également ne pas comprendre au profit de quel autre projet le sien aurait été écarté.
On ne dit pas qu’on a la science infuse. On peut avoir des divergences de point de vue, mais il faut qu’il y ait un espace de réelle discussion. Il appartient à l’équipe de cardiologie de définir son projet. On n’est pas dans une lutte de projet contre projet. Pour l’instant, il y a un projet qui a été déposé et qui a été validé par les instances de l’établissement clairement, et en face, on nous dit qu’il ne correspond pas à un autre projet, mais on a du mal pour l’instant à préciser quel est ce projet. Pour l’instant, il n’existe pas pour nous.
Mobilisation au CHU
En soutien au médecin mis à l’écart, les agents et soignants du service cardiologie poursuivent la mobilisation entamée depuis bientôt quatre semaines, à l’appel du syndicat UTS/UGTG.
Ce lundi matin (29 septembre), une vingtaine d’entre eux occupaient le hall de l’hôpital, arborant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des slogans tels « Cardio en décompensation », « Santé pa Komès » ou encore « Lopital pa Entrepriz ».
Ils entendent obtenir la préservation de l’entièreté du service et la réintégration du Dr Larifla à sa tête.
Pour l’heure, la mobilisation n’a pas d’impact sur la prise en charge des patients, assurent les grévistes. Mais elle devrait se poursuivre si la direction du CHUG campe sur sa position.
A ECOUTER L’entretien complet avec le professeur Laurent Larifla
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