La durée des arrêts de travail bientôt limitée ?

C’est une mesure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui n’est pas forcément du goût des prescripteurs de ces arrêts : les médecins. Jusque-là, il n’y avait pas de plafond quant à la durée des arrêts maladie.

Une mesure économique

Avec cette mesure, le gouvernement espère faire des économies. L'an dernier, le coût des arrêts de travail s'élevait à plus de 11 milliards d'euros. Mais elle ne fait pas l'unanimité du côté des médecins. Dr Jean-Claude Gbenou, président de l'ADGUPS (Association départementale de garde, urgence et promotion de la santé), déplore cette mesure.

Je pense que la plupart des médecins seront d'accord avec moi. On est vent debout parce qu'en fait, nous ne souhaitons pas que la médecine serve de variable d'ajustement aux économies que veut faire le gouvernement.

En ligne de mire du gouvernement, les arrêts maladie abusifs. Mais là encore, pour le docteur Jean-Claude Gbenou, c'est remettre en cause le travail et le sérieux des professionnels de santé.

Moi, en tant que médecin, et je pense que les médecins, globalement, sont responsables. Nous ne prescrivons pas des arrêts de travail injustifiés. Bien entendu, il y a des abus, il y a des fraudes dans tous les domaines, mais je considère, moi, que je suis médecin. J'ai été formé pour ça par une université de médecine et je suis capable d'apprécier la durée d'un arrêt de travail. Si un arrêt de travail doit durer trois jours, c'est trois jours. Si c'est trois mois, c'est trois mois.

La liberté d’exercice du médecin remise en cause
 

Dans le projet de loi, le patient doit de nouveau consulter son médecin pour prolonger son arrêt.
 

Ce genre de dispositifs vont à l'encontre de la liberté d'exercice du médecin. Je vous le dis, il y a des abus, il y a des fraudes, mais globalement, les médecins font bien leur travail et n'ont pas besoin d'être policés par l'administratif.

À cela s'ajoutent les difficultés d'obtenir un rendez-vous rapide, mais aussi l'augmentation des dépenses de l'assurance maladie pour des consultations qui auraient pu être évité, selon Dr David Azerad, vice-président du syndicat jeunes médecins.