Epidémie de grippe : le CHU de Guadeloupe sous forte pression

Pas d’accalmie dans l’épidémie de grippe en Guadeloupe. Tous les indicateurs sont en hausse, confirmant la circulation du virus de la grippe A.

Une situation tendue aussi au CHU. L'hôpital accueille ces derniers jours une dizaine de patients en réanimation. Des lits supplémentaires ont été ouvert dans le service de soins critiques, comme en période COVID.

Le docteur Bruno Jarrige, directeur médical de crise du CHU de Guadeloupe, fait le point sur la situation.

On a beaucoup de malades qui se présentent aux urgences pour des syndromes grippaux, ça complique les prises en charge au niveau des urgences, mais avec notre secteur dédié aux infections respiratoires aiguës, on gère la situation. Mais parmi ceux-là, beaucoup ne rentrent pas à la maison, ils sont soit hospitalisés, soit mis en réanimation, ce qu'on appelle des soins physiques et là depuis une quinzaine de jours, les formes graves se multiplient et on aujourd'hui on a une dizaine de patients qui sont en pour des grips sévères. C'est un tiers de la capacité de la réanimation, donc vous imaginez bien que ça a un impact important

Le profil des patients a également changé ces dernières semaines

Autant au mois de décembre, c'était surtout des personnes âgées avec des comorbidités importantes, là depuis début du mois janvier comme en métropole, on a des gens de moins de soixante-cinq ans, des fois des jeunes qui n'ont pas forcément de de comorbidité importante. Le point commun qu'ont tous ces patients, c'est qu'ils ne sont pas vaccinés

La direction du CHU a décidé de rouvrir une zone qui avait été activée lors de l'épidémie de covid.

Pour continuer l'activité habituelle, on a progressivement préparé et maintenant ouvert des lits de réanimation supplémentaires. Donc on a rouvert une zone qu'on avait activée pour le Covid, on l'a rouvert pour être capable de de gérer ces cas qui vont peut-être continuer

Le retour du masque à l'hôpital

Dans ce contexte, l’établissement de santé a décidé de réintroduire le port du masque dans son enceinte afin de protéger les patients. C'est ce qu'explique le docteur Bruno Jarrige.

On a remis en place le port du masque pour tous ceux qui rentrent dans l'établissement, donc j'en profite pour dire à la population que quand on vient visiter un patient au CHU, on applique les consignes, c'est-à-dire qu'il faut porter un masque. Bien sûr on ne vient pas visiter son patient si on est soi-même avec un syndrome grippal et puis on est raisonnable sur le nombre de visiteurs parce qu'à chaque fois qu'il y a un visiteur qui vient voir un patient au CHU ou dans un Ehpad, c'est la même chose, on prend entre guillemets le risque d'introduire le virus avec un porteur qui ne sait pas qu'il a le virus alors qu'il l'amène. Il ne faut pas venir comme certaines familles le font en étant trop nombreux, donc il faut être en nombre raisonnable et surtout porter le masque pour rentrer dans la zone de soins

La vaccination est aussi un moyen de lutter contre l'aggravation des conséquences de l'épidémie :

Le ministère et santé publique France surtout ils ont décidé de prolonger la la vaccination jusqu'à fin février parce que comme l'épidémie est forte avec un gros impact et des formes graves avec aussi une atteinte assez fréquente des enfants, la consigne c'est de continuer à vacciner dans la mesure du possible en commençant bien sûr par les personnes fragiles donc les personnes âgées, les résidents qui sont dans les Ehpad, tous ceux qui ont des maladies chroniques importantes et tous ceux qui s'en occupent, c'est à dire les soignants et tous les aidants

En complément des vaccinations et des traitements préventifs existants, l’adoption des gestes barrières reste indispensable pour se protéger : lavage des mains, aération régulière des pièces, port du masque en cas de symptômes (fièvre, mal de gorge ou toux) dans les lieux fréquentés et en présence de personnes fragiles