Comment la classe politique guadeloupéenne réagit-elle aux résultats du 1er tour
Tous les leaders des partis et représentants locaux des candidats se sont exprimés ces dernières heures depuis l’annonce de l’affiche du second tour. Florilège de ces réactions, avec singulièrement dans les rangs de la droite, le refus de la présidente des Républicains en Guadeloupe d’appeler à voter Macron pour le second tour et plus largement une grande inquiétude au regard du score réalisé par le Front National.
Dans le camp d’Emmanuel Macron, c’est évidemment la satisfaction au regard du score réalisé par le leader d’En Marche, aussi bien au plan national qu’au plan local. S’exprimant sur les antennes de RCI-Guadeloupe, le porte-parole du candidat dans les outre-mer, Ary Chalus, a indiqué se féliciter du score d'Emmanuel Macron qui arrive en tête du 1er tour des élections présidentielles. « Je lance un appel au rassemblement de toutes les forces pour porter Emmanuel Macron vers la victoire, et faire barrage au Front National ! Il est un défenseur de l'outre-mer, c'est pour cela que j'appelle à un vote de conviction. Et je suis intimement convaincu du rôle important, voire décisif, que l'outre-mer devra assumer dans le cadre du deuxième tour des élections présidentielles. Comme au 1er tour, je prendrai toute ma part dans la bataille qui s'annonce. Nous, élus, devrons véritablement investir le terrain, faire preuve d'une réelle volonté politique, afin d'offrir cette opportunité de renouvellement à nos concitoyens, aux porteurs de projets, aux créateurs, aux entrepreneurs et surtout à notre jeunesse désenchantée. C'est le sens du nouveau contrat social que nous devrons élaborer. Il n’y a pas de territoires sans Avenir, il peut y avoir des territoires sans Projets. Notre projet, notre grand dessein fédérateur, nous le construisons ensemble. L’enjeu est donc de concevoir un modèle en harmonie avec l’Archipel guadeloupéen et, plus largement, avec les territoires ultramarins » a déclaré le député et président de la région Guadeloupe, s’inquiétant cependant du score de Marine Le Pen en outre-mer et singulièrement en Guadeloupe lors de ce 1er tour de scrutin présidentiel.
Pari gagné pour les Insoumis de Guadeloupe
Satisfaction également, pour les soutiens locaux de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise, qui a triplé son score en Guadeloupe, comparé à 2012 et qui monte sur la 2ème marche du podium sur notre île, au terme de ce 1er tour. Réagissant à ses résultats, l’un des porte-parole des Insoumis dans le département, Michel TOLA, a indiqué respecter la discipline de son mouvement et s’est abstenu de donner la moindre consigne de vote pour le second tour, sachant que Jean-Luc Mélenchon s’y est refusé pour l’instant. Il a néanmoins laissé entendre qu’il n’était pas question pour lui de voter Le Pen.
Message du FN à ceux qui s’opposent toujours à la venue de Marine Le Pen en Guadeloupe
Le représentant du Front National en Guadeloupe, Marc GUILLE, pour sa part a salué le score historique réalisé par la candidate frontiste chez nous, allusion aux plus de 15 000 suffrages qui se sont portés sur son nom, soit le double de son score qui paraissait déjà élevé en 2012. « Les Guadeloupéens se rendent compte de plus en plus que le Front National n'est pas ce parti diabolisé par certains » a-t-il indiqué, taclant au passage ceux qui s’évertuent à vouloir empêcher à la candidate FN de se rendre dans notre département.
PS et Républicains en crise
Côté socialiste, c’était davantage la soupe à la grimace. Hilaire Brudey, le 1er secrétaire de la fédération socialiste de Guadeloupe a pris acte du verdict des urnes et appelé comme Victorin Lurel, l’ancien président de région et Josette Borel-Lincertin, la présidente du conseil départemental, a voter Macron au second tour, pour faire obstacle au FN, s’inscrivant ainsi dans le sens de l’appel lancé, dès l’annonce des résultats, par Benoît Hamon, le candidat socialiste sévèrement battu.
A Droite, rien ne va plus. Le candidat Les Républicains François Fillon a certes appelé à voter pour Emmanuel Macron au second Tour. Position personnelle qui n’engage pas le parti et que ne partage pas du tout la présidente LR de Guadeloupe, Sonia Pétro, laquelle refuse de s’inscrire dans cette démarche. A l’inverse de Laurent Bernier, le secrétaire départemental du parti, qui indique s’inscrire dans la ligne de François Fillon appelant clairement à barrer la route au Front National, dans le duel du second tour. Même position exprimée par Marie-Luce Penchard, le maire de Basse-Terre, qui s’étonne par ailleurs de la prise de position de la présidente locale du parti et prône une remise à plat des investitures en vue des législatives.
A noter aussi, cette réaction de Jacques Bangou, le maire de Pointe-à-Pitre et président du PPDG, pour qui « il n'y a qu'une alternative possible désormais : tous les électeurs doivent être unis dans un front républicain derrière Emmanuel MACRON face à l'extrême droite ». Et le président du parti progressiste et démocratique guadeloupéen d’ajouter que « le FN doit être combattu pour les idées délétères qui sont les siennes et au regard de l'histoire qui est la nôtre. La carte politique de la France évolue mais les interrogations des citoyens demeurent, s'agissant de l'emploi, des relations avec l'Europe et la mondialisation, des politiques antisociales, comme la question lancinante de la guerre qui frappe à nos portes. J'appelle avec mon parti, le PPDG, tous les Guadeloupéens à œuvrer plus que jamais pour que les valeurs Républicaines soient préservées, mais aussi pour porter des projets et des réponses adaptées à la Guadeloupe » a conclu Jacques Bangou.
Enfin, Jean-Marie Nomertin, le porte-parole de Lutte Ouvrière, a suivi les consignes de sa candidate Nathalie Arthaud et renvoyé dos à dos les deux candidats finalistes du second tour.
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