Alain Plaisir : "L'urgence absolue pour la Guadeloupe est de changer de statut"
Dans un contexte de crise politique nationale et de difficultés locales persistantes, la voix d’Alain Plaisir, président du CIPPA (Comité d’initiative pour un projet alternatif), s'élève pour alerter sur l'urgence de mettre en place un vraie projet d'autonomie pour la Guadeloupe. . Pour lui, plus qu'un choix idéologique, c'est surtout une nécessité pratique.
L’instabilité politique nationale, avec la chute annoncée du gouvernement, démontre selon Alain Plaisir la fragilité de la Guadeloupe face aux décisions prises à des milliers de kilomètres. Le projet de loi Valls sur la vie chère, ou encore les engagements sécuritaires de l’État, pourraient disparaître en un instant. Une dépendance qui n'est plus tenable compte tenu des enjeux importants de l'archipel.
La crise de l’eau
La pénurie d’eau reste une urgence quotidienne. Pour Alain Plaisir, le problème ne se limite pas aux canalisations vétustes : il touche à la production elle-même. Avec un archipel où seule Basse-Terre dispose de ressources suffisantes, il plaide depuis des années pour des unités de dessalement dans le nord Grande-Terre et dans les îles de l'archipel. Une solution déjà adoptée dans la Caraïbe, à Saint-Barthélemy ou à Barcelone en Espagne. Une solution qui permet d'anticiper l'impact du changement climatique qui menace les ressources en eau.
Le piège des fonds européens
Interrogé sur sa position concernant les liens entre l'île et l'Union Européenne, il estime que l'efficacité des fonds européens reste contestée. Le chômage stagne, et la concurrence étrangère menace les filières locales, notamment agricoles, après les accords de libre-échange. « (...)le prix à payer est trop lourd ». Il appelle à un statut de pays d’outre-mer, qui permettrait de garder les recettes fiscales et de définir une politique tournée vers les voisins caribéens, plutôt que d’être arrimée exclusivement à Bruxelles.
L’autonomie, pour le CIPPA, n’est pas un slogan, mais un projet de société. Une idée qu'ils défendent depuis plus d'une décennie. Elle permettrait, selon eux, de rapprocher la décision publique des réalités guadeloupéennes, de traiter des urgences comme l’eau, l’emploi ou la jeunesse, et de s’ouvrir à une intégration régionale réelle, par exemple au sein de la CARICOM. « L’urgence absolue pour la Guadeloupe, c’est changer de statut », martèle Alain Plaisir, convaincu que le modèle actuel est dans l’impasse.
(Ré)écoutez l'interview de Alain Plaisir
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