Quatre ans de prison ferme pour un couple de Terre-de-Haut reconnu coupable d’agressions sexuelles sur mineurs
Le tribunal judiciaire de Basse-Terre a condamné, dans la nuit de mardi à mercredi, un couple originaire de Terre-de-Haut à quatre ans de prison ferme pour des faits d’agressions sexuelles incestueuses, d’exhibitions sexuelles, de corruption et de transmission d’images à caractère pornographique sur des mineurs de moins de 15 ans. La juridiction a intégralement suivi les réquisitions du parquet.
Le jugement a été rendu à minuit et demi, au terme de près de dix heures d’audience et de délibéré. La femme, âgée de 36 ans, déjà incarcérée, a été maintenue en détention. Un mandat de dépôt à l’audience a été prononcé à l’encontre de l’homme, âgé de 45 ans, qui a été immédiatement écroué.
Les deux prévenus ont été reconnus co-coupables des accusations qui pesaient contre eux. Les infractions concernaient des enfants âgés de 3 à 12 ans au moment des faits, commis sur une période de deux années, entre 2022 et 2024, sur la commune de Terre-de-Haut.
Outre la peine d’emprisonnement, le tribunal a prononcé un suivi socio-judiciaire de trois ans à l’issue de leur détention, sous peine de deux années supplémentaires d’emprisonnement en cas de non-respect. Les deux condamnés seront également inscrits au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, frappés d’une inéligibilité de cinq ans et se voient interdire tout contact avec les victimes.
Des faits répétés et graves
En motivant sa décision, la présidente du tribunal a notamment retenu la durée et la répétition des faits, leur gravité, ainsi que le manque de considération des prévenus à l’égard des enfants.
Le procès s’est tenu à huis clos, à la demande des parents des jeunes victimes. Selon les éléments communiqués à l’issue de l’audience, ces derniers se sont exprimés avec dignité et retenue. Les quatre victimes sont désormais suivies afin de limiter les séquelles liées aux traumatismes subis. Si les avocats de la défense n'ont pas tenu à s'exprimer à l'issue de l'audience, ceux des parties civiles ont, eux, tenu à faire passer un message important.
Maître Babacar Diallo, qui représentait deux des quatre victimes, s'est dit soulagé de ce jugement qui sera le point de départ de la reconstruction psychologique des victimes.
Les mots ne suffiront pas à vous décrire la souffrance des parents, des enfants. C’est depuis la fin de juillet que ces familles attendent que justice leur soit rendue, nous sommes soulagés et nous pouvons désormais tourner la page, passer à autre chose et essayer de restaurer les enfants. J’insiste sur le mot "restaurer" car ce sont des enfants en devenir qui normalement n’aurait pas besoin de cette étape. Sauf qu'à cause du comportement de certains aujourd’hui on se retrouve à les relever.
Maître Hubère Schwarzbarth, également conseil de parties civiles, a pour sa part appelé à briser le silence autour de ce type de violences.
Dans 80 % des cas, les violences ont lieu dans la sphère familiale et il est difficile d’en faire sortir la parole. Heureusement quand certains enfants parlent les parents entendent et arrivent à porter la chose sur la vraie scène celle qu’il faut viser c'est-à-dire la scène judiciaire. Les parents les ont soutenus dans la libération de la parole, alors que cela signifiait que la famille allait exploser. Il est essentiel pour permettre la reconstruction des victimes que les choses se règlent avec la justice car il s’agit d’infractions graves.
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