Procès de Gilles Lescot : l’intention de tuer ou des coups mortels sous l’emprise de l’alcool ?
La cour d’assises de Basse-Terre poursuit le procès de Gilles Lescot, accusé d’avoir mortellement frappé Gervais Cloudius avec un tournevis en juin 2023. Cette fois-ci, au cœur des débats : l’intention homicide ou la violence incontrôlée d’un homme alcoolisé et emporté par la colère.

Le procès de Gilles Lescot, 35 ans, s’est ouvert hier (17 mars) à la cour d’assises de Basse-Terre. Il est poursuivi pour avoir donné la mort à Gervais Cloudius, un homme de 55 ans, le 11 juin 2023 à Anse-Bertrand.
La victime a succombé à 12 coups de tournevis, dont deux, portés dans le dos, se sont révélés mortels après avoir transpercé ses poumons.
La question centrale : voulait-il tuer ?
Le procès s’articule autour d’une question cruciale : Gilles Lescot avait-il l’intention de tuer ou a-t-il simplement perdu tout contrôle sous l’effet de l’alcool et de la fureur ?
Pour rappel, les faits se sont produits à l’issue d’une altercation entre les deux hommes, tous deux alcoolisés. L’élément déclencheur : une remarque de la victime concernant les relations conflictuelles entre les parents de l’accusé, qui aurait provoqué chez ce dernier une montée brutale de colère.
L’accusé a reconnu les faits, mais nie avoir voulu donner la mort. La qualification juridique de l’acte reste donc en suspens. Si l’intention homicide est reconnue, il s’agira d’un meurtre ; si elle ne l’est pas, il pourrait s’agir de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, ce qu’on appelle des « coups mortels ».
Cette nuance est fondamentale, car elle déterminera le quantum de la peine : la sanction encourue varie de plusieurs années à des dizaines d’années d’emprisonnement, selon la qualification retenue par les jurés.
La défense plaide l’absence de lucidité
L’avocate générale, Elodie Rouchouse, doit prendre la parole pour exposer la position du ministère public dans la journée (18 mars). Elle devra convaincre les jurés que l’accusé a agi avec l’intention de tuer ou, au contraire, reconnaître que le doute subsiste quant à cette intention.
De son côté, la défense, assurée par Me Lorenza Bourjac, insiste sur le contexte : un état d’ivresse avancé, une réaction émotionnelle disproportionnée, et un enchaînement de coups porté de manière désordonnée, sans lucidité ni préméditation.
Selon elle, l’accusé n’a pas mesuré la gravité de son geste, emporté par une violence incontrôlable plus qu’une volonté de tuer.
Le jury devra trancher entre ces deux lectures du drame : celle d’un meurtre délibéré ou celle d’un acte impulsif dans un contexte d’alcoolisation massive. Le verdict est attendu en milieu de journée.
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