Le DGS de la CASBT écroué
Fred Madinécouty, directeur général des services de la CASBT, Georges Chasselas, son directeur général adjoint et le troisième adjoint au maire de Basse-Terre, René Claude Monrose, ont donc été déféré devant le parquet du chef-lieu, pour se voire tous trois notifier leurs mises en examen pour recel d’abus de biens sociaux, trafic d’influence passif soit par personne chargé d’un mandat électif, soit par personne chargé d’une mission de service public, escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics, avec à la clé suivant leur degré d’implication respectifs, un mandat de dépôt et deux contrôles judiciaires. Notez que la presse a durant cette journée été prise à partie par la foule venue soutenir les 3 déferrés.
Les mécanismes présumés
On sait maintenant que les investigations effectuées dans le cadre de l’enquête initiale, puis sur commission rogatoire ont révélé que certaines entreprises bénéficiaires de marchés publics de la CASBT finançaient les besoins personnels de certains fonctionnaires territoriaux et élus, soit directement, soit indirectement, à travers des associations ou des comptes ouverts dans des commerces. Il a également été établi que des associations facturaient des prestations fictives à la communauté d’agglomération, les dites prestations étant payées grâce à l’intervention de certains fonctionnaires territoriaux, complices présumés.
300.000€ pour l'instant
Les fonds ainsi versés faisaient systématiquement l’objet de retraits en espèces. « Des épinards », dans le langage utilisé par les personnes impliquées. Une première estimation du préjudice, dans ce dossier d’escroquerie, de détournement de fonds publics et de blanchiment, le tout en bande organisée s'élevant à 300 000 euros tout de même. Mais ce sera sans doute plus, car l’enquête se poursuit. Rappelons que le coup de filet opéré dans cette affaire avait conduit au placement en garde à vue de 6 personnes, dont trois ont été remises en liberté jeudi soir.
La presse menacée
Ces déferrements se sont déroulés dans un certain climat tendu aux abords du tribunal de Basse-Terre vendredi. Un climat, il faut le dire, hostile à la presse de la part des soutiens des personnes mises en cause. Nous RCI en avons été victime, de même que nos confrères de France-Antilles et du service public. Des actes d’intimidations ou d’entraves au droit à l’information, qui n’honorent pas leurs auteurs et la démocratie.
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