Deux surveillants pénitentiaires poursuivis pour des violences sur un détenu

Par 14/02/2025 - 05:14 • Mis à jour le 15/02/2025 - 10:04

Deux surveillants pénitentiaires de Fond Sarail étaient jugés hier (jeudi 13 février) par le tribunal correctionnel pour des violences aggravées. Un détenu refusait de réintégrer sa cellule malgré les injonctions et se serait montré agressif. La méthode utilisée par les deux agents a été décriée par l'administration, d'où ces poursuites pénales.

    Deux surveillants pénitentiaires poursuivis pour des violences sur un détenu

C’est en s’appuyant sur les vidéos de surveillance que le Parquet a requis, les images parlent d’elles-mêmes.

Le 4 janvier 2024, deux surveillants dont un gradé, demandent à un détenu unijambiste et très défavorablement connu à l’intérieur comme à l’extérieur, de réintégrer sa cellule. Le concerné rouspète, il urine volontairement sur lui tout en menaçant les agents. 

Une violence démesurée ? 

Ces derniers excédés et déjà sous le coup de l’émotion car ils viennent de constater le suicide d’un jeune prisonnier à côté, utilisent alors la force. Peut-être avec démesure, selon l’administration. 

Ils auraient en effet giflé et porté des coups au détenu qui selon eux, était agressif et ne se laissait pas faire. 

Le ministère public a tenu à préciser qu’il soutenait le personnel pénitentiaire, qui exerce un métier difficile mais là on ne remet pas en cause la profession, juste le comportement condamnable de deux agents. 

Sursis et interdiction d'exercer 

Le Procureur a requis 8 et 10 mois avec sursis et l’interdiction d’exercer en prison pendant 5 ans. On passe de personnes avec pour l’une, 25 ans de carrière, volontaire plusieurs fois félicité, honoré à des "délinquants" aujourd’hui suspendus, s’est offusquée la défense. 

Une surpopulation carcérale, des conditions exécrables régulièrement dénoncées, avec un manque criant de moyens notamment pour les sujets instables. "Quelle méthode faut-il adopter face à des individus violents et irrespectueux ?" s’est-elle demandée. 

Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 11 mars prochain. 

La défense outrée 

Une procédure "honteuse" pour l'une des avocates. L'uniforme doit être respecté et encore plus dans une prison sensible comme Fond Sarail.

À ECOUTER Maître Josélaine Gélabale, avocate de la défense

 

 


√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS GUADELOUPE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.

Tags