Adolescente matricide : en quoi le procès en appel de Jade est-il différent?

Par 18/01/2022 - 08:44 • Mis à jour le 18/01/2022 - 08:52

Le second procès de Jade, 17 ans, s'est ouvert ce lundi (17 janvier 2022) à Basse-Terre devant la Chambre des Mineurs de la Cour d'Appel. En première instance, l'adolescente a écopé de 14 ans de prison pour avoir tué de sa mère d'un coup de feu tiré à l'intérieur du véhicule de cette dernière, sur le parking de Destreland à Baie-Mahault. Jade a-t-elle des chances de voir sa peine allégée? C'est un nouveau procès qui s'est ouvert lundi même si le chef d'accusation, assassinat, reste le même.

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L'audience se tient devant la Chambre des Mineurs de la Cour d'Appel

4 nouveaux magistrats

Avec une mère décédée et une fille en prison : difficile de penser que l'on soit dans la même configuration et dans le même contexte. 

Les faits remontent désormais à 19 mois contre 16 en première instance. 3 mois qui semblent une éternité dans un quotidien carcéral où chaque jour qui passe est un cauchemar pour une jeune fille âgée de 15 ans et demie lorsqu'elle a commis son acte.

Ironie du calendrier : Jade fêtera ses 17 ans ce jeudi, en plein 4ème jour de son procès en appel, dont elle entendra la sentence le lendemain, vendredi. 

Ni le jury ni l'avocate générale ne sont les mêmes. 4 magistrats qui détiennent entre leurs mains le destin d'une adolescente que les 2 avocats de la défense et fait exceptionnel, l'avocat de la partie civile, ont décidé de défendre ensemble. 

Une adolescente dans l'enfer carcéral 

Lors de la première journée de l'audience a huis-clos hier, les premiers des 25 témoins cités et les premiers des 6 experts à déposer se sont exprimés. Une journée éprouvante:  les conseils des deux parties nous ont avoué comment il était capital de sortir humble d'un procès où l'humiliation n'a pas sa place. 

En jeu, l'unité d'une famille. La seule partie civile est le père de la victime mais aussi le grand-père de l'accusée. Une position très douloureuse pour ce chef de famille : il espère encore sauver ce qui peut l'être en dépit de la gravité des faits et de l'immense souffrance, confie son avocat le bâtonnier Roland EZELIN.

La situation est extrêmement compliquée aussi pour la défense avec la gestion d'une adolescente dans un milieu carcéral d'adultes où elle est loin d'être la bienvenue. Pour Maître Jenny MORVAN, l'avocate de Jade, il s'agit de sauver une mineure qui a besoin d'être soutenue et probablement soignée plus que d'être accablée.
 


 

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