Chlordécone : récupération en mer de casiers saisis dans la zone de pêche interdite
Les Affaires maritimes, avec le renfort de la gendarmerie nationale, ont récupérés, ce mardi matin (20 mai), des casiers saisis depuis près de deux ans dans la zone d’interdiction de pêche contaminée par le chlordécone.

C’est pour éviter que des produits contaminés au chlordécone n’arrivent dans nos assiettes que les zones maritimes interdites à la pêche font régulièrement l’objet de contrôles.
Ce mardi (20 mai), un important dispositif a été déployé en mer entre Goyave et Vieux-Fort, dans une zone classée en interdiction totale depuis 2013.
Les Affaires maritimes, avec le renfort de la gendarmerie nationale, ont procédé à la récupération d’un certain nombre de casiers de pêche issus de la pêche illégale et saisis ces derniers mois.
Malgré la baisse des infractions, des pêcheurs continuent de braver les interdits, dans des secteurs pourtant formellement interdits en raison de la pollution au chlordécone.
Relevage de casiers
Ces casiers s’accumulaient depuis plusieurs mois au large de la plage de Roseau, à Capesterre-Belle-Eau. Ils avaient été laissés là en attendant de pouvoir les récupérer étant donné qu’il avait été impossible de tous les ramener en même temps.
Frédérique Ehrstein, administratrice des Affaires maritimes et cheffe du service Action Interministérielle de l’État et sécurité en mer, est revenue sur cette opération.
Ce matin, nous avons procédé à des opérations de relevage de casiers que les unités de police avaient ramassés en zone interdite au cours des deux dernières années. On les avait amassés sur un point GPS qu'on avait précisé à l'ensemble des unités et on les a relevés grâce au moyen du Kahouanne, un navire de l'armement des phares et balises.
Frédérique Ehrstein explique que des contrôles sont opérés régulièrement dans la zone d’interdiction totale de pêche.
Les recherches de casiers, vous en avez minimum quatre par mois par unité de police. Dans les unités qui cherchent, on a la brigade nautique de Pointe-à-Pitre, la gendarmerie maritime avec la Violette et l'unité littorale des affaires maritimes. Potentiellement, on pourrait aussi avoir l'Office français de la biodiversité, mais l'OFB est davantage sur le Parc national de la Guadeloupe. De manière générale, on trouve un casier de temps en temps lors d'un contrôle en zone interdite. Après, des casiers en zones partielles, on en trouve un certain nombre parce que c'est tout à fait légal de pêcher là. Le tout, c'est qu'il faut que ces casiers soient immatriculés au nom du navire. Et seuls les navires de pêche ont le droit de poser des casiers. Les plaisanciers n'en ont absolument pas le droit.
Une compensation financière
Théo Gal, sous-préfet chargé des missions eau et assainissement, décrit cette opération comme une mission de protection de la population.
L'objectif, c'est de relever des casiers pour protéger la population et éviter qu'elle ne consomme des aliments contaminés par le chlordécone.
Vous imaginez bien que les zones d'interdiction totale et partielles de pêche, du fait d’un taux important de chloredécone dans l'eau, créent un manque à gagner pour les pêcheurs.
Théo Gal revient sur la réponse de l'État au vu de cette problématique.
Une aide aux pêcheurs évaluée à environ 300 000 euros par an vient en dédommagement de cette interdiction de pêcher dans cette zone qui va de Vieux-Fort à Goyave. On fait des campagnes de communication via les macarons qui permettent de s'assurer que les pêcheurs respectent cette réglementation et que la population peut consommer des produits sans chlordécone.
Les contrôles opérés par les agents des Affaires maritimes, la police nationale et les gendarmes ne sont évidemment pas infaillibles. Ils doivent être aussi réalisés une fois les produits mis en magasin ou sur nos marchés.
Des contrôles sur le terrain
Le sous-préfet chargé des missions d'eau et d'assainissement, affirme que d'importants moyens sont mis en place.
Chaque année, il y a plus de 2 000 contrôles qui ont lieu sur le terrain, à la fois sur les étals en bord de route, sur les marchés, dans les supermarchés, etc. Donc, toute la chaîne de distribution est contrôlée avec des agents de l'État qui vont sur les étals, prennent des échantillons, les envoient au laboratoire et contrôlent les taux de chlordécone dans tous les aliments, que ce soit les denrées végétales, animales, les produits de la mer, etc.
En mer comme à terre, le combat contre la pêche illégale et les risques liés au chlordécone se poursuit.
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